It follows est avant tout une expérience sonore, et impressionnante de surcroît. Dès le départ, les plans séquences s'enchaînent pour créer le malaise et l'entretenir, avec une petite histoire bien sympathique de possession / revenant volontairement vague.
S'il faut bien admettre que la technique est impressionnante, je n'irai pas forcément jusqu'à dire que le film casse la baraque. Je suis même un peu déçu parce qu'il manque de rythme et son ambiance est assez inégale dans l'ensemble.
Les apparitions sont finalement des cycles relativement redondants et finissent par alourdir le résultat, même si certaines sont très réussies au regard de l'ambiance et d'un point de vue technique, avec des plans et une photographie au vitriol. On agrippe le siège devant soi plus d'une fois, et ça fait plaisir.
Donc même si le film peut pâtir d'un rythme inégal, il saura quand même vous haper dans son histoire et compenser ce genre de petites faiblesses.
Par contre il y a quand même un intérêt majeur dans ce film: la seconde lecture du scénario, qui met en exergue les peurs adolescentes avec une certaine tendresse, notamment dans les dialogues et l'évolution des personnages. Ces ados prennent alors l'apparence de ceux que nous avons été un jour, avec d'autant plus de facilité que le cadre est on ne peut plus banal et plutôt froid.
La banlieue est excessivement commune, sans âme. Du coup les contrastes sont très sayants et les personnages très touchants dans leurs atermoiements.
Donc si le film m'a un peu déçu car il n'est pas la claque flippante qui m'a été promise, j'ai quand même apprécié le regard personnel et assez tendre du réalisateur sur la jeunesse en général.