Qu'il est bon de rencontrer encore aujourd'hui un cinéma fantastique aussi audacieux et électrique, passion des suggestions et contrôle des sens entre les mains d'un jeune cinéaste à suivre de très près. Avec It Follows, David Robert Mitchell invoque avec une puissance folle un maître du genre et son œuvre phare, John Carpenter et Halloween, pour livrer un film qui fascine et hante, les jeux du cadre poussant constamment le spectateur à surveiller la forme surnaturelle dans la moindre parcelle de champ. Au-delà de son sous-texte ambigu où le vecteur de l'élément fantastique - le sexe, le chemin vers l'âge adulte - pourrait paraître quelque peu puritain pour les interprétations les plus faciles, le métrage demeure un morceau horrifique qui a de quoi marquer sa place dans l'histoire du genre, prière aux ruines réhabitées et aux écrans rétros sur de saisissants sons électroniques, pour en faire ressurgir de nouveaux codes et attentes. Effrayant dans ses évocations et terriblement magnétique dans sa mise en forme, It Follows file cent minutes durant une délicieuse chair de poule, entre tremblements et spasmes, transmettant par cette puissance cinématographique dominée un regard acidulé sur l'adolescent contemporain, proie de violences conquises et d'attentions insatiables.
MaximeMichaut
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Last shots : pour une poignée de derniers plans... et Les meilleurs films de 2015

Créée

le 5 févr. 2015

Critique lue 328 fois

3 j'aime

MaximeMichaut

Écrit par

Critique lue 328 fois

3

D'autres avis sur It Follows

It Follows
Kogepan
8

Miii ._. (ou : les aventures d'une souris devant un film d'horreur)

Je ne regarde pas beaucoup de films d'horreur. J'ai les bases, j'aime bien occasionnellement me poser devant un bon gros film terrifiant avec une bière, un coussin (très important, le coussin) et mon...

le 11 févr. 2015

137 j'aime

9

It Follows
Sergent_Pepper
7

Suivre et survivre

C’est sur un éblouissement propre à séduire le cinéphile peu connaisseur du genre que s’ouvre It Follows : une superbe leçon de mise en scène. Le plan séquence initial, tout en lenteur circulaire,...

le 15 juin 2015

120 j'aime

11

It Follows
Velvetman
8

Only monster forgives

Où sommes-nous ? Ce bruit assourdissant, dissonant, qui nous parvient à la vue de ce quartier pavillonnaire tout droit sorti de Blue Velvet ou Donnie Darko. Une jeune adolescente peu vêtue sort de...

le 5 févr. 2015

117 j'aime

8

Du même critique

Un homme idéal
MaximeMichaut
5

"Le sable était noir..."

À l'image de son titre fraudeur, Un Homme Idéal patine prévisiblement sur ses ambitions de thriller référentiel, mésaventure romantique d'un plagiaire glissant sur la pente rocambolesque du crime...

le 25 mars 2015

23 j'aime

The Homesman
MaximeMichaut
8

Critique de The Homesman par MaximeMichaut

THE HOMESMAN est un sublime western empli de folie douce, où Tommy Lee Jones encre son talent de metteur en scène en brouillant avec talent les limites entre réalisme et fantastique, âpreté et...

le 20 mai 2014

15 j'aime

Baby Driver
MaximeMichaut
8

Des promesses à tenir et des miles à parcourir avant de revivre

Fraîchement rejeté du projet Ant-Man par l'écurie Marvel, Edgar Wright s'est lové dans l'un de ses amours majeurs de cinéma, The Driver de Walter Hill, pour enfin donner naissance à un projet vieux...

le 22 juin 2017

13 j'aime