À l'image de son titre fraudeur, Un Homme Idéal patine prévisiblement sur ses ambitions de thriller référentiel, mésaventure romantique d'un plagiaire glissant sur la pente rocambolesque du crime. L'exercice de Yann Gozlan est fort louable, citant aussi bien Deray que Allen dans un ballet élégant de travellings-avant et de symétries, langoureuse entrée formelle dans la métamorphose d'un esprit faible, qui sert efficacement un récit rythmé. Malheureusement, si audace il y a, elle se voit systématiquement plombée par un scénario aussi maladroit qu'absurde, embrassé par le sur-jeu (pas si désagréable en soit) de Pierre Niney. Il ne nous est certes pas demandé de s'attacher au protagoniste principal, stupide et antipathique, mais l'élan involontairement drôle et quasi-subjectif des incohérences est tel que les péripéties virent à la farce inepte, la célébrité aux clichés éclipsés, la psychose au symbolisme de comptoir. On peine alors à adhérer à Un Homme Idéal qui aurait demandé plus de maîtrise, quitte à totalement assumer son côté burlesque. On se retrouve seulement avec un bon petit thriller du dimanche, les rires nerveux ne nous empêchant finalement pas de rester immergé dans ce tourbillon sensuel et saugrenu de l'imposture.
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