Bon, je suis un poltron, et en y allant, je pensais avoir vraiment peur, vu que j'avais entendu que c'était le renouveau du film d'horreur.

Et il y a bien eu un moment où, pendant une seconde, quand on voit un certain géant, j'ai eu vraiment peur. Du genre tout les muscles qui se contractent d'un coup, la paralysie instantanée et le sentiment de gel intense... Le sentiment ultime que l'on recherche.

Globalement, c'est très angoissant, rien que le concept d'être constamment suivi qui fait appel à nos peurs les plus primaires, surtout qu'au début on ne voit pas le monstre. Après, il y a la scène avec l’héroïne attachée, elle est géniale au début, elle traine bien en longueur, on voit le type qui stresse à fond, la meuf paniquée, on ne sait pas du tout ce qui se passe. Et là, le film explique tout au bout de dix minutes, surtout que ça va être réexpliqué bien en détails en plein milieu du film. Dommage, surtout que la scène était intense.

Le début fonctionne très bien, le monstre suit quelqu'un, on pense qu'il est invulnérable, on ne sait pas comment il tue. On est un paranoïaque, la réalisation nous fait voir des dangers partout, c'est du tout bon. Surtout que l'on imagine que le moindre contact tue, forcément. Dommage que certaines scènes ne durent pas en longueur quand même, ça aurait vraiment gagné en intensité, plutôt que de mettre des ellipses, de relâcher la pression.

Surtout qu'il y a cette formidable BO de Disasterpeace, assez anxiogène, bien que peut être un peu trop omniprésente, et aussi quelques plans un peu sur-stylisés très beaux, même si un peu vains. Disons que ça confère un certain cachet au film, le tout combiné à l'ambiance qui se dégage des suburbs de Detroit en ruines, c'est vraiment intéressant à ce niveau là. Il y avait vraiment moyen de faire quelque chose de grand, c'est dommage de ne pas avoir été suffisamment jusqu'au-boutiste, d'avoir donné les clefs aussi vite, d'avoir épargné la longueur de certaines scènes effrayantes au spectateur. Car là, on aurait vraiment eu peur.

Et à force, il arrive un moment, où l'on se rend compte que le monstre est moins dangereux que ce que l'on pensait, où l'on réalise qu'il peut être entravé... En parallèle, les scènes de pseudo tension sexuelle complètement fausse avec le fragile de service se multiplient... Et bien, à ce moment, l'ambiance qui se maintenait se relâche, la paranoïa se dissipe, on sort du film, et on retombe un peu dans les travers de ce genre de films, où l'on se moque un peu de cette héroïne qui fait ce tout qu'il ne faut pas faire. Bref, on voit le film et ses grosses ficelles. Alors qu'il aurait suffit de rendre le monstre encore plus puissant, encore plus violent. De rajouter encore à cette angoisse. Mais non, le film a décidé de nous épargner au début, en raccourcissant les scènes. Trop tard, on est moins anxieux, la seule question en suspens est comment terminer cette histoire.

Heureusement, la scène de tension finale rattrape tout ça, même si l'on a droit à la conclusion la plus parachutée de l'univers avec un discours sortant complètement de nulle part.

Enfin, c'est un film sympathique, tendu au début, mais qui se relâche au fur et à mesure. Dommage. Surtout que, fait rare pour être mentionné, à un moment, j'ai eu vraiment peur.
W_Wenders
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2015

Créée

le 26 févr. 2015

Critique lue 331 fois

1 j'aime

W_Wenders

Écrit par

Critique lue 331 fois

1

D'autres avis sur It Follows

It Follows
Kogepan
8

Miii ._. (ou : les aventures d'une souris devant un film d'horreur)

Je ne regarde pas beaucoup de films d'horreur. J'ai les bases, j'aime bien occasionnellement me poser devant un bon gros film terrifiant avec une bière, un coussin (très important, le coussin) et mon...

le 11 févr. 2015

137 j'aime

9

It Follows
Sergent_Pepper
7

Suivre et survivre

C’est sur un éblouissement propre à séduire le cinéphile peu connaisseur du genre que s’ouvre It Follows : une superbe leçon de mise en scène. Le plan séquence initial, tout en lenteur circulaire,...

le 15 juin 2015

120 j'aime

11

It Follows
Velvetman
8

Only monster forgives

Où sommes-nous ? Ce bruit assourdissant, dissonant, qui nous parvient à la vue de ce quartier pavillonnaire tout droit sorti de Blue Velvet ou Donnie Darko. Une jeune adolescente peu vêtue sort de...

le 5 févr. 2015

117 j'aime

8

Du même critique

Primer
W_Wenders
4

Il faut faire primer l'ennui

Bon le voyage dans le temps c'est un thème que je trouve chiant à la base. Des gugus qui remontent le temps 27 fois et qui entrainent 4 paradoxes temporels à la minute, c'est vite chiant. Et ce film,...

le 2 nov. 2014

14 j'aime

1

Sans soleil
W_Wenders
9

La Poétique

En introduction à Sans Soleil, Marker dit que le Japon de l'époque Heian a inventé une nouvelle forme de poésie, jouant, non pas sur la beauté de l'image, mais sur l'existence de l'image elle même...

le 20 déc. 2014

9 j'aime

2

Adieu Philippine
W_Wenders
9

Le temps d'avant les chinois

Au début, c'est innocent, on a ce jeune qui démarre sur les plateaux télés à une époque ou le cinéma commence à se libérer. On a ces deux jeunes filles, belles, gloussant en permanence, qui se...

le 19 févr. 2015

5 j'aime