Décidément, Roman Polanski sait créer ou recréer des atmosphères. Le film restitue à merveille l'ambiance d’une époque et l’ambiance qui pouvait régner dans l'armée en ce temps là.
Comme toujours, le thème de l'enfermement revient sans cesse : le fort du Mont Valérien, les geôles de la santé. Sans oublier les clins d'œil à la Polanski, le colonel Picquart ne peut ouvrir la fenêtre de son bureau.
Polanski démonte le mécanisme de la machine judiciaire comme un horloger. Dreyfus est pris au piège d’une incroyable machinerie.
Celui-ci finira par être réintégré dans l’armée après des années de prison.
Le film se termine sur une injustice. Un détail de l’histoire qui n’a pas échappé à Polanski. A la différence du Colonel Picquart, la carrière militaire de Dreyfus en a été affectée.
L’injustice autre thème, qui mine Polanski, revient en boucle.
Mathilde Seigner qui joue le rôle de la maîtresse de Picquart est diaboliquement belle.
Mathieu Almaric, acteur chouchou, incarne l’ambiguïté de l’expert en graphologie Bertillon, dernier thème favori de Polanski,
Les images font preuve de la maîtrise technique et sont un peu trop léchées à mon goût.
A voir pour se replonger dans l’ambiance d’une époque.
A l’heure, où les démons du passé de Polanski réapparaissent, se replonger dans un contexte n’est pas un vain mot.