L'histoire en deux mots : Julio Iglesias


Voilà. La critique pourrait s'arrêter ici. Pas forcément pour dire en ricanant "ahaha, c'est un film avec Julio Iglesias, la te-hon"... Non, juste pour signifier que le film ne raconte rien de plus. 10 ans après La vida sigue igual, Julio revient pour la seconde et dernière fois devant la caméra et joue de nouveau son propre rôle dans un exercice étourdissant de mise en abîme. Imaginez : Julio est en tournée, un peu las. Il rencontre une fille, le début des amours mais la vie d'un chanteur mondialement idolâtré n'est pas de tout repos, et comme pour Spiderman, impose de grandes responsabilités. Il finira donc seul, une fois de plus, après un généreux concert devant son public transi d'amour.


Celà dit, il n'est pas sûr que Julio ai compris qu'il tournait un film. Un producteur avisé a du lui faire croire qu'il s'agissait de film de vacances... ou de plusieurs clip pour accompagner sa tournée... ou d'une réclame pour une marque d'alcool. Quoiqu'il en soit, Julio (le comédien) ne semble pas faire attention qu'une caméra le suit en permanence. L'équipe technique aussi sans doute qui laisse passer quelques détails ahurissant qui ne le mettent pas en valeur comme des tâches marrons sur le derrière de son pantalon blanc...
En tout cas, Julio a l'air constamment perdu et à côté de la plaque. Périphrase pour dire qu'il a surtout l'air constamment bourré en fait (au mieux). Ca donne des moments d'une niaiserie absolu tel l'escapade motorisée sur la plage ou des moments plus gênant comme un duo douloureux dans un bar new-yorkais.
En fait le film possède pas mal de détails presque dérangeants à l'instar des choristes jumelles flippantes ou de la tonalité du concert final qui paraissent dire le contraire de leur ambition.


Cette séance de diaporama de 90 minutes, qui aurait pu être sponsorisé par "Salut les copain", est difficile à imaginer et à décrire puisqu'il s'agit d'une créature totalement dénuée de dramaturgie. Avec pour étrange particularité de n'être pas le plus ennuyant des navets que j'ai pu croisé puisqu'il n'essaye même pas d'être cinématographique, créant un flottement curieux, un suspens "extradiégétique" : le film va-t-il finalement raconter quelque chose lors de la séquence suivante ou non ?


Conçu pour une diffusion dans les pays latins, le film a connu un doublage français mais les distributeurs ont sans doute pris peur et ne l'ont pas distribué en salles (seulement en VHS à priori et en petit tirage).

anthonyplu
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le 5 mai 2018

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