J'ai perdu mon corps est le film typique d'une fausse poésie. En enlevant la seule originalité du film, qui consiste dans les pérégrinations d'une main coupée à Paris pour retrouver son propriétaire, prétexte pour placer un flash back sur sa vie, il ne reste... rien. Attention, ça va spoiler. L'histoire est donc celle, affreusement tragique, d'un enfant devenu jeune homme. Après la mort de ses parents dans un accident de la route, il perd sa vie de famille parfaite pour vivre dans la précarité à Paris. Il rencontre par hasard une fille et, trop timide pour l'aborder, se met à la stalker et prend un emploi auprès de son oncle, juste pour pouvoir la voir souvent. Une fois ce stratagème découvert, il se fait (fort heureusement) jeter par elle, boit pour oublier, et se fait trancher la main le lendemain dans un accident de travail bête, provoqué par l'alcool. Voilà, le film est résumé en quatre phrases, il n'y a rien d'autre. Ce n'est pas en ajoutant une musique tragique, des conversations de bar sur le "destin", et de la neige qui tombe sur la ville qu'on transforme le vide en poésie. Non, décidément, il n'y a que du vide. Le film est oublié bien vite : il est sans lende-main.