Roger Spottiswoode est un réalisateur a deux facettes. On le connait surtout pour ses films américains, pas toujours très fins ("Turner & Hooch", "Arrête où ma mère va tirer"). Il a pourtant développé en parallèle à sa carrière hollywoodienne toute une série de films indépendants humanitaires ("Under fire", "Les soldats de l'espérance") bien plus intéressants. C'est dans cette deuxième catégorie que se situe ce film. Un film produit au Canada, qui revient sur le génocide rwandais des années 90. Il est basé sur l'autobiographie du général canadien Dallaire, en charge des forces de l'ONU à l'époque.
En France, on a pu voir sur le même sujet "Hotel Rwanda" de Terry George en 2004. Mais "J'ai serré la main du diable" (à ne pas confondre avec un très bon documentaire du même nom) est resté inédit en France. Il faut dire que l'armée française n'y tiens pas le beau rôle, car on le sait aujourd'hui, mais à l'époque, la position du gouvernement français a été un des facteurs majeurs au bon déroulement du génocide et à la paralysie des forces de l'ONU. Une honte que l'état français aimerait bien oublier aujourd'hui !
Le film retrace les évènements de façon assez factuel, qui rend sa mise en scène très académique et moins poignante que dans "Hotel Rwanda". Cela reste très instructif et intéressant, mais la réalisation manque un peu d'inventivité, qui le fait ressembler à un téléfilm à gros budget.