C'est toujours un peu compliqué de se lancer dans un film à sketch qui plus est s'il est filmé en noir et blanc.
Il faut que les parties soient de qualités égales et surtout que l'ensemble est un sens.
Si tout cela reste au stade du procédé, le film sera raté malgré toutes les bonnes intentions qui peut en découler.
Avec ce film, Samuel Benchetrit a rempli une bonne partie du contrat.
Divisé en 4 sketchs racontant chacun un vol plus ou moins raté (sauf un), l'intrigue garde comme point d'encrage, une petite cafétéria un peu perdue dans nulle part et tenue par une serveuse un peu à l'ouest.
Ces 4 parties sont de qualités plus ou moins égales et mettent en scènes un instant de vie, avec un début mais sans forcément de conclusion.
Pour ma part, j'ai une préférence pour 2 d'entre eux : celui du kidnapping avec un trio très touchant et celui sur les vieux bris-quarts qui commencent de façon assez "loufoque" pour se terminer sur une touche de profonde tristesse.
La grosse qualité de ce film vient de sa tonalité. L'ambiance noir et blanc est incontestablement une référence et un hommage fait aux films noir et blanc d'époque (des films muets aux vieux films de gangsters).
Un hommage constant qui fait qu'on est obligé de penser par moment à Tarentino (on peut même se demander si le braquage dans la cafétéria n'est pas une référence involontaire) .
Mais n'y voyez pas un film sombre, au contraire. L'histoire est traversé par un humour pince sans rire teinté d'émotion et d'une certaine nostalgie rafraîchissante.
Un film a découvrir
PS : Par contre, y a un truc qui me chiffonne : l'affiche. Je ne le comprends pas.
Je n'arrive pas à saisir le rapport avec le film.
Dommage car elle est loin d'être moche mais pour le coup ça fait presque "publicité mensongère".
Oui, j'ai le sens du détail :)