Que j'aime quand des films se démarquent des productions totalement typiques de leurs pays. Et Dieu sait si la France s'est enfermée dans une forme de cinéma dans laquelle elle a bien du mal à s'en sortir. C'est donc avec joie que l'on peut déjà accueillir l'oeuvre de Samuel Benchetrit, tout jeune cinéaste, qui nous concocte déjà une très belle affiche, où l'on voit sa femme poser en donnant le sein à un bébé.
Je dois bien avouer que je suis sorti sous le charme de ce film, qui propose énormément de qualités même si les défauts sont présents.
Premièrement, J'ai toujours rêvé d'être un gangster propose plein d'allusions au cinéma d'antan. Le muet tout d'abord, avec une part spéciale réservée pour Chaplin dont la fin de cette oeuvre-ci est une référence directe à l'un de ses films. Plus précisément aux Temps Modernes. Un très bel hommage est également rendu à La Jetée de Chris Marker. De plus, ils s'intègrent assez bien dans le film.
Un autre atout de l'oeuvre, c'est qu'elle est composée de plusieurs petites histoires, indépendantes l'une de l'autre, qui viennent peut-être à se croiser de temps en temps, sans trop s'influer mutuellement. Quatre histoires différentes dont le seul point commun, c'est le fameux resto-route. Quelques loosers dans cette affaire, comme la serveuse qui a tenté de braquer ce restaurant. Le client qu'elle sert qui est sur le point de le faire ou encore ces deux hommes qui kidnappent une jeune fille, qui cherche à tout prix à se suicider. C'est sûrement cette histoire-ci qui m'a e plus touché. Une pointe d'humour burlesque et surtout un trio de personnages très attachants. Bouli Lanners et Serge Larivière y sont remarquables. La jeune Selma El Mouissi est une petite jolie découverte, attachante aussi. Il faut voir si elle percera dans le milieu. Les deux autres histoires sont celles de deux chanteurs qui parlent d'un titre que l'autre aurait volé. Formidable moment entre le regretté Alain Bashung et Arno, qui a un sens de la formule bien à lui. La dernière histoire est celle de gangsters nostalgiques qui se retrouvent. Je regrette que Benchetrit n'ait pas un peu plus insisté sur l'histoire vécue par les personnages de Lanners, Larivière et El Mouissi. C'est un film assez intimiste qui montre des hommes, avec leurs nostalgies, leurs défauts et leur volonté de s'en sortir. Avec un humour qui est fort présent.
Autres défauts, le film est fait avec deux sous. Quelques images qui sautent (peut-être volontaires vu la référence au muet), faux raccords et le récit est parfois un peu trop décousu. C'est par moment un peu inégal mais rien de bien grave. J'ai toujours rêvé d'être un gangster est une très agréable surprise, bien au-dessus du niveau actuel du cinéma hexagonal.
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le 6 mai 2011

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