J'enrage de son absence par Patrick Braganti
Certes le thème du deuil impossible, de la permanence de la douleur malgré l'éloignement, est un beau sujet. Certes on ne doute pas des intentions louables de la comédienne Sandrine Bonnaire qui réalise là son deuxième film. Mais pourquoi avoir construit une histoire aussi tarabiscotée et en partie invraisemblable, où l'étude délicate du trio de personnages fait bientôt place à un suspense, sorte de laborieux pot aux roses dont on a soudain hâte qu'il s'évente. C'est une impression de surplace qui parait ressortir de l'ensemble qui, une fois la situation posée, s'embourbe durablement. Globalement l'interprétation tient la route même si le jeu un peu outrancier et théâtral de l'acteur William Hurt lasse à la longue. Osons avouer que le premier long-métrage de Sandrine Bonnaire, documentaire consacré à sa sœur, faisait preuve de plus de personnalité et d'originalité. Ici on ne dépasse pas vraiment l'esthétique et les enjeux d'un téléfilm honnête.