Ce n’est pas du tout une ode à la vie (Svankma n’est pas un joueur de mandoline!) ; c’est son expérimentation par un enfant fou. Inauguré par un poème de Lewis Carroll lu par une enfant, Jabberwocky se déroule dans une sale de jeu où les objets prennent vie pour engager de folles chorégraphies. C’est le premier film allègre de Svankmajer (pas innocent pour autant), débarrassé de noirceur, d’horreur et d’angoisse ; mais pourtant pas de la mort (et puis pas de mensonges : ici on écrase des poupées au fer à repasser avant d’ébouillanter le restant sur la gazinière).
Férocement ludique, Jabberwocky se situe à l’extrémité du versant lunaire de l’œuvre de Svankmajer, avec même quelque chose de typiquement 70s (notamment par sa bande-son, mais ne serait-ce que son générique avec claquement de fesses). C’est rafraîchissant, d’une euphorie contagieuse et d’une inventivité dionysiaque. Le tout s’achève dans un grand éclat de rire et laisse des images merveilleuses : comme L’Ossuaire est loin !