Jack Brooks : Monster Slayer est un film que j’ai vu pour la première fois il y a 10 ans et qui m’avait laissé une très bonne impression. Mais à l’époque, nous ne faisions sur HKMania que des critiques de films asiatiques. Il était donc temps de me faire un second visionnage de cette bobine canadienne qui mélange allègrement humour, gore, SFX à l’ancienne, tout en ne se prenant jamais au sérieux. Un micro-budget d’à peine 2M$US mais une réelle envie de bien faire pour un réalisateur qui connait ses grands classiques du cinéma d’horreur et qui a envie de leur rendre hommage. Tout n’y est pas parfait, mais pourtant ça marche et c’est super fun.
La première chose qu’on ressent lorsqu’on se lance dans Jack Brooks, c’est un retour immédiat dans le cinéma d’horreur des années 80, aussi bien dans le délire que le film peut proposer, les personnages, que dans les techniques utilisées pour les effets spéciaux. Parlons tout d’abord du héros, plus particulièrement de l’acteur qui l’interprète, Trevor Matthews (The Shrine, Girl House), également scénariste et producteur du film. Nous rappelant par moment le Bruce Campbell de la grande époque, il est tout bonnement génial, aussi bien dans ses expressions que dans les excès de colère de son personnage qu’il joue absolument parfaitement. En face de lui, le toujours excellent Robert Englund dans une de ses meilleures performances et à la base de quasiment toutes les séquences humoristiques du film. Figure emblématique du cinéma d’horreur de par son rôle de Freddy Krueger, il est une des attractions principales de la bobine, aussi bien dans sa forme humaine que dans le « festival » qu’il nous offre jusqu’à sa transformation en monstre tentaculaire à la bouche disproportionnée.
Voilà qui nous fait une parfaite transition pour parler des effets spéciaux garantis 100% sans CGI. Tout à l’artisanale, et sincèrement, ça fait plaisir à voir. Ce côté kitch qu’on apprécie aujourd’hui dans les bobines des années 80 se retrouve ici et donne un côté jouissif aux scènes d’action. Mention spéciale à l’énorme monstre en animatronic contrôlé par pas moins de 8 personnes qui a une sacrée gueule !
Jack Brooks : Monster Slayer réussit le tour de force d’être très rafraichissant tout en rendant hommage aux films gores des années 80. C’est assez rare pour être signalé tant ce revival 80’s très présent depuis pas mal d’années a engendré pas mal de bobines au final assez fades. Le réalisateur s’amuse, les acteurs s’amusent, ça se ressent à chaque seconde, et on s’amuse avec eux tant le film ne se prend jamais au sérieux. C’est ce qui permet d’ailleurs à la première heure de passer sans trop d’accroc car le film ne décolle réellement qu’à partir de là. Oui, sur 1h25 de film générique de fin compris, ça peut paraitre long mais c’était sans doute la meilleure solution pour pallier au faible budget : faire monter la sauce 1h durant, tout en se débrouillant pour ne pas ennuyer le spectateur en lui donnant un festival de show des acteurs, et balancer la purée pendant les dernières 20 minutes. Et ce final est tout bonnement mémorable dans sa générosité, dans son gros nawak et dans son côté parfois craspec.
Alors c’est sûr, il ne vaut mieux pas s’attarder sur le scénario qui est aussi mince que du papier à cigarette. Il faut également apprécier ces visuels parfois un peu kitchs dus à ce côté très artisanal. Et surtout se lancer dans le film en toute connaissance de cause en se disant qu’on est là pour passer un moment fun car il n’a aucune autre prétention.
Vous cherchez un film pour une soirée entre potes ? Un film pour vous détendre après une dure journée de boulot ? Un film pour vous remémorer le bon vieux temps du cinéma d’horreur des années 80 ? Alors Jack Brooks : Monster Slayer est fait pour vous. Ce n’est certainement pas un grand film, mais c’est un excellent divertissement.
Critique originale : ICI