Ce film brille d’abord par un scénario culotté (inimaginable aujourd’hui), faisant d’un proxénète américain expatrié un personnage positif, au-delà de ses zones d’ombre. Ben Gazzara ( formidable) lui apporte le détachement qu’il avait manifesté dans Meurtre d’un bookmaker chinois. S’adonnant à son activité en dilettante mais avec détermination, il témoigne de la compassion pour ses girls, arrose de bakchichs les autorités locales, tout en s’attirant les foudres des concurrents chinois.
Il règne dans Saint Jack une atmosphère crépusculaire, imprégnée de fin de règne post-colonialiste, avec un ton oscillant entre la dérision et la noirceur, qui n’est pas sans évoquer Coup de torchon de Bertrand Tavernier
A noter quelques clins d'oeil comme George Lazenby, ex et éphémère James Bond, la musique de Goldfinger, ainsi que Denholm ELLIOTT qui y joua lui aussi.