Soucieux de s'attaquer à un autre registre que l'action, Jackie Chan profitera de la mort de son parrain et cofondateur de la Golden Harvest Leonard Ho (qui avait toujours dissuadé l'artiste de s'impliquer dans des oeuvres plus dramatiques) pour mettre en chantier Gorgeous, comédie à l'eau de rose dont Chan ne devait être que le scénariste / producteur. Afin de satisfaire le public, Chan réécrira le script dans le but de pouvoir apparaître dedans et d'y injecter un peu d'action.
Correspondant au regain de popularité de la star aux USA, grâce au succès du premier Rush Hour, Gorgeous (raccourci d'une bonne vingtaine de minutes pour le marché international) prouve malheureusement que Jackie Chan n'a pas besoin d'être capturé par la perfide Hollywood pour accoucher parfois de purs navets. Souhaitant nous montrer son côté le plus romantique, l'artiste se fourvoie dans une comédie mielleuse et pas drôle, mollement mise en scène par Vincent Kwok.
Avare en action, ne proposant qu'une seule séquence satisfaisante bien que loin de la folie furieuse des grands jours (le sympathique combat respectueux contre le minuscule mais talentueux Bradley James Allan), Gorgeous ennui profondément. L'humour est pachydermique, les mimiques de Shu Qi sont insupportables et la romance ne convainc jamais. Seul Tony Leung Chiu Wai étonne un minimum en dandy gay, bien loin de son image habituelle.
Vous l'aurez compris, il n'y a pas grand chose à voir dans cette tentative de Jackie Chan de s'extirper du carcan du cinéma d'action. La démarche a beau être louable et sincère, le résultat ne fonctionne tout simplement pas.