Ce documentaire français de 52 minutes réalisé par Antoine Coursat à la gloire de l'Action Star de 67 ans, Jackie Chan (La Hyène intrépide, Le Dragon-génie) est produit par Arte France, Zed & Bonum productions. La Légende de Hong Kong au plus de 150 films y est décrit par Marie Borgini sous toutes les coutures et toutes ses facettes ; acteur, cascadeur, chorégraphe, scénariste, réalisateur, cameraman, monteur, producteur, chanteur, compositeur, écrivain, philanthrope & depuis la rétrocession de Hong Kong, ambassadeur culturel controversé du régime de Pékin à travers le monde. Également propriétaire de chaînes de restaurants, clubs de Gym, cafés, musés et cinémas...
On commence et on clôt ce portrait sur l'Oscar d'honneur 2017 décerner à l'homme aux mille fractures. On suit le parcours de la Star, un turbulent Boulet de canon à l'énergie débordante envoyé à l'Opéra de Pékin pendant 10 ans dans les entrainements quotidiens aux arts martiaux, la danse, le chant et l'acrobatie, la troupe des Sept Petites Fortunes n'est cependant même pas évoqué ni les autres élèves célèbres comme Yuen Wah, Corey Yuen, Yuen Biao & Sammo Hung !
La troupe voyageait et participait à des spectacles et à des tournages de films dans lesquels ils montraient leurs talents acrobatiques et artistiques. Des extraits y sont ajoutés notamment Big and Little Wong Tin Bar de 1962.
On passe directement à la figuration, les petits rôles et surtout au cascadeur débutant dans plusieurs scènes des films de Bruce Lee. La mort brutale de Lee libère un espace qu'il ne tarde pas à occuper en pleine Bruceploitation avec les premiers grands rôles dans les mauvais films du cinéaste Lo Wei (La Nouvelle Fureur de vaincre, Le Vengeur...) pour 350 dollars par film.
La carrière décolle enfin grâce à la collaboration avec le cinéaste Yuen Woo-ping (Le Héros magnifique, Master Z : Ip Man Legacy) sur Le Chinois se déchaîne & Le Maître chinois dans la fin des seventies, deux gros succès au box-office asiatique qui ouvre le bal de la kung-fu comedy. L'association avec le mythique producteur Raymond Chow fondateur de la Golden Harvest est vite expédiée pour nous parler simplement du mirobolant contrat de 4 millions de dollars par film avec supplément sur les recettes pour enchainer directement sur les flops des premières années américaines en évoquant simplement Le Chinois de 1980. Retour à Hong Kong, présentation de sa femme, l'ancienne actrice taïwanaise Joan Lin Feng-jiao et de leur fils Jaycee Chan élevé aux États-Unis (aucune mention à sa fille Etta Ng).
On enchaine sur les séquences et les génériques de fin des films de l'âge d'or ; Le Marin des mers de Chine 1 & 2 ou les Police Story... L'icône s'est renouvelé en s'inspirant des influences burlesques de Chaplin & Keaton. Jackie devient le visage moderne du cinéma d'action asiatique et mondiale avec la formule Action, Humour & Cascades. La fin du documentaire évoque le retour à Hollywood avec les succès de la trilogie Rush Hour, les Shanghai Kid & Karaté Kid.
Véritable idole mondialisée par son impressionnante œuvre cinématographique et l'émergence des directs vidéo dans les eighties & nineties. Il est souvent le héros au prénom de Jackie, Jackie Chan, une marque, un produit, un symbole devenant tour à tour, le Jackie de publicités, le Jackie pixélisé des jeux vidéo, le Jackie de série TV animés et le Jackie politicard chinois qui se crispe quand on lui évoque la politique de Pékin !
Voilà un bon documentaire qui va à l'essentiel pour amateur du chinois bondissant, un peu plus mince pour les fanatiques de la Légende vivante de la kung-fu comedy.