Cendrillon au bal des couillons.
Second long-métrage pour Riad Sattouf, cinq ans après le succès surprise des "Beaux gosses", qui imagine cette fois une uchronie où les femmes tiennent le pouvoir dans une société totalitaire et où les hommes ne servent qu'à procréer, faire la bouffe et être mignon tout plein dans leur burka.
Un point de départ loufoque et diablement intriguant, qui offre une première partie savoureuse et franchement drôle, le renversement des valeurs apportant son lot de situations cocasses et décalées. Sattouf met en scène une variation barrée autour du mythe de Cendrillon, pointe du doigt un extrémisme religieux absurde et semble s'éclater, tout comme ses comédiens.
Le casting, constitué de têtes connues, est visiblement ravi d'être là. Déjà nanti d'une joyeuse tête de gland à l'origine, Vincent Lacoste explose cette fois tous les compteurs, pendant que ses confrères et consoeurs égratignent soigneusement leur image. Et quel plaisir de constater que la burka sied à merveille à l'inconnu Didier Bourdon.
La farce décalée tourne malheureusement un peu à vide sur la durée et souffre d'une patine visuelle un brin pauvre, empêchant "Jacky au royaume des filles" d'atteindre de plus hauts sommets. Malgré cette réserve et le côté bancal de l'ensemble, une tentative aussi iconoclaste mérite d'être saluée, surtout à l'heure où notre cinéma semble englué dans des recettes toutes faites.