Le temps s'arrête ! C'est la force, la marque d'un investissement total du corps et de l'esprit qui précipite le présent dans une stase, le rend éternel.
Jaco avait ce pouvoir. Quand il jouait il pouvait arrêter le temps pour lui mais aussi pour nous. Figé dans l'éternité d'un "gig" !
S'investir corps et âme, oublier tout permet de vivre des moments d'éternité. La musique est un véhicule magique qui rend la transposition plus facile. Vivre le monde comme un "son" et l'appréhender en notes fulgurantes ou planantes à travers une basse défrettée couplé à une immersion complète procure la liberté. La liberté de jouer immédiatement ce que le cerveau conçoit. Ainsi monter, monter vers les les plus hautes sphères, celles où le temps n'a plus de prise. Vivant le son Jaco en était un maître. Il les contrôlait comme si c'était une science avec ses lois et ses théorèmes. Cela lui permettait de voir d'autres mondes et de s'élever au dessus du notre, ce pauvre purgatoire où nous attendons tous la tragédie qui le rattrapa trop jeune, trop fou, trop faible...trop seul !
Peter Erskine si mal à l'aise, si ému aux larmes quand il livre la parole d'un fan"How could all of you let this happen". On le sent touché, on le sent coupable.
Comment Jaco, si brillant, si libre, père de quatre enfants, entouré des plus grands musiciens peut-il tutoyer les étoiles puis ivre de solitude, de maladie et d'alcool chuter à ce point le crane ouvert dans un caniveau ?
Comment a-t-il pu être abandonné ainsi ?
Il laisse un héritage musical hors normes qui a influencé et continuera d'inspirer non pas la basse mais la musique tout entière.