IL EST PARFOIS BEAU DE MENTIR

J' aurais préféré le titre original, JAKOB DER LÜGNER, mais bon, allons-y pour Jacob the liar et ne boudons pas notre plaisir de voir cité un si beau film.
Tourné en 1974, récompensé à Berlin en 1975, ce chef d'œuvre raconte l'histoire de Jacob Heym.
Elle est tirée du premier roman de Jurek Becker, déporté du ghetto de Lodz quand il était enfant et père du scénariste .

La Pologne est à quia, dans le ghetto d'une petite ville, les Juifs témoins des successives vagues de déportations sont désespérés et les Russes sont proches, ils vont arriver, Jakob l'a entendu lors de son arrestation au siège de la Gestapo.
Jakob veut annoncer la nouvelle et réinsuffler un peu d'espoir au ghetto, mais comment être cru ?
Alors, Jakob ment.
Il s'invente un poste de radio et improvise des bulletins d'information .
Une lueur d'espoir renaît. Jakob est alors pris dans son mensonge, et, sinon à briser le fil ténu de l'espoir qu'il a fait renaître, continue à mentir.

Vlatsimil Brodsky est, ici, gigantesque, tenaillé par son invention, qui lui donne à la fois fierté, honte, épouvante, remords, tout à la fois.
Une interprétation remarquable, avec toutes les nuances possibles des états d' âme des protagonistes .

À rapprocher de "Kanal " de Wajda, pour la qualité de réalisation et la réalité historique .

Très sincèrement à mille lieues au-dessus de " la Vie est belle ", ce sinistre pensum, où, sur un sujet proche, Benigni,quand il ne considère pas un camp de concentration comme un vaste terrain de jeux, ne fait que sautiller, grimacer, cabotiner et larmoyer, faire du Benigni, en somme .