Trouver Robin Williams dans un film se déroulant dans le ghetto de Varsovie est plutôt inattendu. Réaliser une comédie dramatique sur un sujet aussi sensible est plutôt risqué. Le défi est plutôt bien relevé, même si la reconstitution est peu crédible. Les personnages sont en trop bonne forme, on a du mal à y croire. Les nazis ne sont pas très terrifiants, à part sur la fin où la tension monte. il y a eu cependant un effort de fait sur les vêtements et les visages qui sont bien crasseux ainsi que les décors. Mais Jakob the Liar ne vise pas d’abord une reconstitution historique. Il ne vise pas non plus la cohérence des dates puisque le ghetto a été rasé en 1943 alors que l’intrigue se déroule en 1944 lorsque les russes arrivent en Pologne.
L’histoire se concentre sur le personnage de Jacob qui se trouve pris dans une situation inextricable, faisant croire qu’il a une radio et qu’il écoute les nouvelles du front, tout en cachant une petite fille rescapée des trains de la mort. Dans une situation de survie, tout cela est assez compliqué à gérer. Le climat d’enfermement est bien rendu avec tout ce que cela entraîne d’imaginations qui s’emballent, prêtes à tout croire et à s’accrocher à n’importe quel espoir même si ça ne repose que sur quelques rumeurs.
Robin Williams arrive à nous toucher avec ce personnage, coincé de toute part. Si l’histoire est dramatique, l’acteur a eu tout de même un espace pour faire « son show » sans que cela détonne : lorsqu’il simule pour la petite fille une fausse émission de radio.
Sans être un grand film, Jakob the Liar vaut le coup d’être découvert par les fans de Robin Williams. Il s’agit d’un remake du film de 1975 que je n’ai pas vu. Son histoire fait irrésistiblement penser à La Vie est belle, dont l’intrigue est basée elle aussi sur un mensonge, mais sans atteindre la même qualité. Elle fait penser aussi à Train de vie pour le côté comédie dramatique.