Critique de Jakob's Wife par grégoreur-de-films
Comédie horrifique parfois bancale mais Barbara Crampton s'en donne à cœur joie en femme de pasteur qui va s'émanciper d'étrange façon ...
le 31 mai 2024
Les zombies ne sont pas la seule figure emblématique du cinéma horrifique que j’apprécie. J’aime également les films de loups-garous et les films de vampires. Enfin, pour les vampires, je suis un peu plus difficile, car j’ai du mal avec le mythe du vampire romantique, je préfère le vampire plus bestial, qui arrache des gorges dans des giclées de sang. Et même là, j’ai besoin que ça essaie un peu de sortir du lot, soit par le cadre du film comme dans 30 Jours de Nuit (2007), soit par ses personnages comme c’est le cas dans le récent Jakob’s Wife, qui délaisse les jeunes héros plein d’entrain pour centrer son histoire autour d’un couple de quinquas en pleine crise. Le résultat n’est certes pas le film du siècle, possiblement par manque d’audace, mais néanmoins une série B des plus sympathiques avec des scènes réellement réussies et un casting convaincant.
A l’origine du projet, on retrouve Barbara Crampton, un nom qui parlera aux amateurs de cinéma horrifique. Elle a débuté au milieu des années 80 avec un rôle régulier dans le soap Days of Our Lives, mais c’est grâce aux films d’horreurs qu’elle est devenue une icône : Re-Animator (1985), Chopping Mail (1986), From Beyond (1986), Puppet Master (1989), autant de titres bien connus des amateurs. Bien que les années 90 et 2000 furent un peu moins intéressantes, malgré sa participation à des titres tels que Castle Freak (1995) ou Space Truckers (1996) de Stuart Gordon, ce n’est que dans les années 2010 qu’elle revient sur le devant de la scène. Elle participe à des films tels que You’re Next (2011), Lord of Salem (2012), We are Still Here (2015) ou encore Puppet Master: The Little Reich (2018). Mais la dame développe également donc ses propres projets, comme le film du jour Jakob’s Wife. Dans ce dernier, elle semble dans son élément en interprétant le rôle d’Anne, l’épouse négligée et ignorée du pasteur de banlieue Jakob, interprété par le très bon Larry Fessenden (Habit, You’re Next). Il y a quelques années, Anne avait l’ambition de voyager, mais au lieu d’épouser son beau camarade de classe Tom, elle s’est contentée de Jakob, gentil mais un peu terne, et d’une vie entière passée à écouter ses sermons ennuyeux et à parler aux paroissiens. Mais sa vie va changer lorsqu’elle va tomber sur « Le Maître » qui va la transformer en vampire. A partir de là, un nouveau monde des plus exaltants va s’ouvrir à elle, un monde où elle se sent bien plus sexy, bien plus sûre d’elle, bien plus femme. Mais s’ouvre aussi un monde où elle a faim de sang, de sexe, et surtout un monde où il va falloir gérer ce nouvel état, en essayant de ne pas alerter et paniquer la population locale, à commencer par son mari Jakob.
Dans Jakob’s Wife, le thème classique du vampirisme est détourné en un commentaire plutôt perspicace et parfois drôle sur le mariage et les limites imposées aux femmes. Le film oscille entre horreur et comédie, et le réalisateur va s’amuser avec l’émancipation sexuelle du personnage de Barbara Crampton et du fait que son pauvre mari a du mal à savoir quoi faire de cette « nouvelle » épouse, confiante, franche et un peu rebelle. Le sous-texte métaphorique sur le mariage, la ménopause et la médiocrité est clair et l’humour reste toujours extrêmement léger, en arrière-plan. Néanmoins, dès que Jakob découvre que sa femme est devenue un vampire, le film prend un tournant et ne va pas hésiter à verser dans le gore qui tâche avec de grosses giclées de sang bien exagérées dès qu’une gorge est arrachée. Des effets practicals qui font plaisir à voir mais qui ne seront pas si nombreux, le film préférant continuer à s’intéresser à la relation des personnages de Barbara Crampton / Larry Fessenden, tous deux très convaincants. La mise en scène de Travis Stevens est appliquée et la photographie très soignée. Bien qu’on sente que le film n’a pas bénéficié d’un énorme budget, tout est propre, net, sans bavure. Dommage seulement que le film manque un peu d’audace, aussi bien sur ce qu’il fait/dit des croyances chrétiennes qu’il met parfois à mal, que pour le film en lui-même avec un final qu’on aurait espéré un peu plus explosif.
Jakob’s Wife assume son statut de série B et nous permet de passer un agréable moment en compagnie de personnages bien écrits. Loin d’égaler les ténors du film de vampires, il vaut malgré tout qu’on s’y intéresse.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-jakobs-wife-de-travis-stevens-2021/
Créée
le 20 oct. 2022
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