Grande amoureuse de la plume de Colleen Hoover, je ne suis sûrement pas très objective concernant cette adaptation du roman éponyme, que j’ai lu et qui m’a profondément marqué, si elle est en grande partie fidèle, rendons-lui cet hommage, elle manque clairement d’intensité, mais surtout, des émotions extraordinaires transmises par cette plume non moins sublime. Effectivement, c’est en réalité ce qui m’a le plus perturbé, on s’attarde inévitablement beaucoup moins sur les faits, sur les sentiments de chacun, il est évident que des choix scénaristiques doivent être faits, on ne peut pas retranscrire l’atmosphère d’un roman dans son entièreté, mais c’est malheureusement ce qui fait que nous ne soyons pas autant investis par l’ensemble. Pour autant, le sujet principal est mis en avant, dans toute sa difficulté, dans toute sa réalité, les violences conjugales, celles qui ont pourries toute une enfance, celles dont on se dit que nous ne serons jamais victimes nous-mêmes et pourtant, les sévices se perpétuent, sans qu’on le voit venir, sans que l’on s’en rende compte ou simplement, parce que nous n’avons pas envie d’ouvrir les yeux. Une descente en enfer, une emprise qui se dessine peu à peu, dont on comprend les mécanismes, faire peser la culpabilité sur l’autre, minimiser le pire et si les images sont fortes, là encore, elles le sont moins que les mots, moins percutantes, moins violentes, elles viennent malheureusement minimiser le plus innommable, elles aussi. Justin Baldoni porte une double casquette, sa réalisation n’est pas mauvaise en soit, il parvient tout de même à se montrer aussi fidèle que possible au roman, mais son travail manque de profondeur. Pour autant, visuellement, c’est un petit bijou, malgré la noirceur de ses sujets, l’ensemble conserve toute la lumière, déjà présente dans le roman, pour nous livrer une atmosphère pleine d’espoir, de couleurs, un tableau qui offre un futur possible à toutes les victimes. En ce qui concerne le scénario, il a su retranscrire le roman dans ses plus grandes lignes, malgré quelques manquements, quelques ajustements, la trame est respectée dans son ensemble, mettant l’accent sur les flash-back, sur leur importance pour comprendre les tenants et aboutissants. Un récit bouleversant, plus qu’une histoire d’amour, c’est celle de vies marquées par les traumatismes, mais ceux-ci n’excusent en rien les comportements adoptés, au contraire, souffrir, ne permet pas de faire souffrir à son tour et il faut parfois prendre conscience des traitements subis, pour avoir le courage de partir, de dire stop, même si l’amour est toujours présent. En ce qui concerne le casting, je l’ai trouvé des plus convaincant, Blake Lively y est lumineuse, Justin Baldoni parvient à montrer toute l’ambivalence de son personnage et Brandon Sklenar est incontestablement parfait dans ce rôle.
En bref : Un film aux sujets difficiles, lourds de conséquences, qui auraient pu faire sombrer ce métrage dans le pathos, mais qui restera toujours lumineux, riche d’espoir, bien que manquant d’approfondissement, il reste en grande partie fidèle au roman, même si toutes les émotions qui en faisaient sa force, sont de moindre intensité !
Avis complet sur le blog : https://vampiloufaitsoncinma.com/2024/09/17/jamais-plus/