Une chose est sûr, le script tient la route, l’histoire sait où elle nous mène, si bien que on se demande quel est l’intérêt du film (et du livre car l’intrigue est la même), si tout est si prévisible?
D’abord, une jeune femme au passé compliqué aménage dans une nouvelle ville et espère pouvoir repartir sur des nouvelles bases en devenant fleuriste. Bien sûr, l’étranger mystérieux et séduisant, rencontré par hasard une nuit , refait son apparition comme une fleur, puisque bien évidemment, il s’agit du frère de la nouvelle meilleure amie (rencontrée de manière très peu naturelle également) de l’héroïne. Ainsi voilà : la chance semble être vraiment du côté de Lily, qui en quelques jours a rencontré une amie qui est aussi son employé, à su en un rien de temps aménager et ouvrir sa boutique de fleur et à un « super chéri ». Mais, comme si les coïncidences ne suffisaient pas, il a fallut que son premier amour de jeunesse habite juste à côté (mais c’est dingue comment le monde est petit) ! Voilà, le cadre est posé de manière brutale et bâclée, la forme est là mais pas les détails, ce qui fait que le film perd en logique. Tout semble aller super vite. On a très peu d’informations sur la relation de Lily et de Ryle (son amoureux mystérieux). Les seuls passages sur leur relation amoureuse sont compilés sur une musique afin de dire « oh regardez ils sont heureux! Vous avez vu ? bref, maintenant on passe à autre chose », ce qui fait qu’on ne s’attache pas du tout au personnage de Ryle. (Pourtant c’est dommage car c’est en mettant en avant une relation qui semble très fusionnel qu’il est plus simple de faire monter la toxicité au sein du couple et ainsi faire comprendre la complexité de la rupture etc)
Il est clair qu’on nous dit qu’il faut pas trop l’aimer lui. En revanche on nous dit très clairement que on a le droit le détester! En effet celui-ci a du texte seulement quand il est violent avec Lily. Cela ce contraste beaucoup avec les flashbacks de la relation de Lily et Atlas (son amour de jeunesse) qui le rend attachant, sans compter les nombreuses scènes où Atlas adulte, joue le héros protecteur mais aussi attentionné a chaque fois qu’il est à l’écran. Ce présente alors une version du mal et du bien très contrastée, ce manque de nuance rend les scènes émotives et importantes moins percutantes, puisque très prévisibles. Il est vrai, qu’il y a eu un effort de dernière minute pour rendre le personnage de Ryle un peu plus nuancé, essayant d’apporter du suspense, avec l’arrivée du bébé de Lily, sur sa décision de rester ou non avec lui. Cependant, en vu de cette relation qui n’a pas du tout été travaillé en fond, seuls les aspects négatifs pèse sur la balance. Ainsi une autre réponse que « non je veux qu’on divorce » aurait été immoral et insensé. Ça rapporte une image de la réalité très peu convaincante, et en sortant du ciné t’as juste l’impression que enft c’est hyper simple de sortir d’une relation abusive ! Il suffit de peser le pour et le contre, discuter calmement avec son agresseur sur un potentiel divorce et partir ! Je trouve que cela renvoie un message qui n’est pas le bon. La fin est bâclée et ne rend pas compte des vrais difficultés que certaines personnes peuvent subir.
En bref, c’est un film réalisé, déjà de manière très simple et qui se concentre que sur certains éléments, traitant le reste de manière superficiel. De plus, le scénario est très creux alors qu’il traite un sujet très important. Après c’est sûr que le message est bien passé pour tout le monde, personne peut se tromper. Mais cela est plus une critique du livre en lui même.