Etant maman d'une petite fille et sortant d'une relation très toxique de quelques mois, je sais de quoi je parle et je me réjouissais de regarder ce film.
"Jamais Plus" aborde le sujet des violences conjugales avec un angle très subtil, en choisissant un ton romantique qui survole parfois l’essence même du problème. Comme dans la vraie vie, le film nous plonge dans une relation où les signaux sont flous. Cependant, lorsqu’on regarde ce film, on sait où l’on va : on attend ce moment crucial où le cœur du sujet se révélera, car c’est pour cela qu’on le regarde. J’aurais aimé que le scénario pousse davantage cet aspect pour rendre l’histoire encore plus percutante et poignante.
Ce traitement délicat reflète cependant bien l’expérience de la dissociation cognitive de nombreuses victimes : cette incapacité à voir le danger lorsqu’on est trop près, trop attaché. Le personnage principal, elle-même témoin de violences dans son enfance, illustre cette cécité que l’amour impose parfois, nous montrant combien il est difficile de reconnaître les signes, même quand on les a déjà vécus.
Ainsi, bien que le film ne rentre pas pleinement dans l’intensité de la réalité de la violence conjugale, il réussit à souligner à quel point ces situations sont difficiles à détecter, de l’intérieur comme de l’extérieur. Jamais Plus est une œuvre touchante, qui ouvre la porte à une réflexion précieuse sur les illusions de l’amour et la nécessité d’être à l’écoute des signes, même les plus discrets.