So-Hyun, jeune fille orpheline et introvertie, se réveille seule dans une chambre de motel. Son amoureux Jung-Ho l'a quittée pendant la nuit, s'enfuyant comme un voleur. Livrée à elle-même et au bout du rouleau, elle fait ainsi la rencontre de Jane, un travesti, chanteuse dans un night-club. Jane prend alors So-Hyun sous son aile et l'accueille dans sa "famille", car après tout "la vie est tellement moche", autant se serrer les coudes et souffrir à plusieurs.
Repéré au FFCP en 2017, JANE est le premier long-métrage de Cho Hyun-Hoon, avec une patte de réalisateur et un univers déjà bien campé. Parce qu'il n'y a pas que Pedro pour sublimer les transsexuels à travers une caméra, c'est une agréable surprise que de découvrir un film coréen qui aborde le sujet avec autant de subtilité. Mais détrompez-vous, le film ne reste pas focalisé sur ça ; c'est juste un élément du sombre et dramatique paysage que JANE nous brosse avec mélancolie. Pudique mais poignant, le film nous parle du mal être existentiel, de la solitude, d'une jeunesse coréenne écorchée vive, le tout raconté par des plans très travaillés et esthétiques qui raviront les amateurs photosensibles.