On s'attend à un film sur le cheval, c'est un film sur des champions. Le fond du film parle certes d'équitation, mais aussi plus généralement du sport de haut niveau et des sacrifices qu'il nécessite, de la passion, celle qui dévore l'âme, ne vous lâche jamais et vous donne au final vos plus grandes satisfactions.
Ce que je reproche aux films sur des champions c'est qu'on ne voit pas la montée de la difficultés au fur et à mesure des concours. Au contraire, dans ce film on voit clairement le niveau montée grâce au travail de la musique qui devient de plus en plus solennel, mais aussi grâce aux plans avant la compétition sur l'élaboration des stratégies où l'on voit la taille du cavalier à côté de celle des barres qui augmente de compétition en compétition. Les enjeux évoluent aussi, d'un cavalier solitaire on suit un cavalier au sein d'une équipe.
La relation à l'animal n'est jamais laissé de côté et fait justement l'objet d'une évolution chez le personnage. De plus lors d'une épreuve des championnats du monde, chaque cavalier doit disputer l'épreuve avec un autre cheval que le sien, Pierre Durand est démoralisé quand il voit que les autres cavaliers font aussi un sans faute sur Jappeloup, le cavalier récolte les lauriers, c'est le cheval qui est le plus déterminant, et ça le film n'oublie pas de le montrer.
On s'attache tout de suite à tous les personnages qui sont tous magnifiquement écrits et interprétés. Aucun n'est laissé sur la touche et on tous leur rôle à jouer. Tout s'enchaîne assez rapidement, sans pour autant être bâclé, et les évènements sont traités de façon plus ou moins longue en fonction de leur importance et de leur intérêt, ce qui fait que les 2h15 du film passent sans aucun ennui.