Burne One Down
La chanson de la Burne Retrouver la Burne après tant d'années d'abstinence forcée, c'est chaud. C'est un peu comme retrouver un pote qu'on a perdu de vue sans se souvenir pourquoi. T'es là, souriant...
Par
le 14 mai 2017
46 j'aime
18
Après une première trilogie cohérente et globalement réussie (on oubliera volontairement le spin-off raté avec Jeremy Renner...), on pensait que le duo Damon / Greengrass volerait vers d'autres horizons et que les bonhommes avaient suffisamment d'intégrité artistique pour ne pas prolonger artificiellement la franchise. Que Nenni ! Après deux essais qui n'ont pas fait de merveilles au box-office (le très moyen Green Zone et Captain Phillips), Greengrass rempile suivit par son acteur fétiche.
On aurait aimer croire que derrière la démarche des deux compères se cachait une volonté de réinventer la saga mais on se rend compte rapidement qu'il n'en est rien. En effet, ce Jason Bourne se contente de déployer scolairement le cahier des charges habituel de la série : courses poursuites motorisées, conciliabules caricaturaux entre cadres de la CIA, assassin mutique, close combat, etc. L'ensemble est filmé et chorégraphié avec talent mais ne surprend jamais car le problème c'est que depuis la Vengeance dans la Peau, tous ces codes sont devenus des clichés exploités ad nauseam par un grand nombre de films d'espionnage et d'action. On notera juste une certaine ambition dans la destruction massive, notamment lors du car chase final à Las Vegas qui fait furieusement penser à du Michaël Bay (Ah ce camion du SWAT qui pilonne joyeusement tout ce qui se trouve sur son passage...) ce qui ne manque pas d'ironie pour une oeuvre qui se veut "réaliste" comme ses prédécesseurs.
Absolument rien d'innovant au programme donc, mais techniquement Jason Bourne tient la route et pourra contenter les amateurs de tôle froissée et de rotules brisées.
Toutefois, cette efficacité dans l'action et dans le rythme ne parvient pas à masquer les lacunes d'un script bancal à commencer par l'argument foireux qui est utilisé pour justifier cette nouvelle aventure.
Ainsi, Greengrass nous fait le coup du bon vieux trauma familial en mode "ils ont tué mon papa" (Peter Parker, Bruce Wayne et tous les autres...sortez de ce corps bordel !), une des ficelles les plus éculées de l'histoire du cinéma qui relève ici de l'artifice narratif paresseux (comme souvent....). La Mémoire dans la Peau et ses suites n'ont jamais brillé par la caractérisation de leurs personnages (Tommy Lee Jones qui n'est qu'une pâle copie des salopards campés par Brian Cox et Chris Cooper) mais voir un scénariste de la trempe de Paul Greengrass faire de la psychologie de comptoir fait mal au coeur.
A l'arrivée, la sensation d'être pris pour un con est tenace et le seul protagoniste intéressant se révèle être le petit bout de femme ambigu et retors campé par Alicia Vinkander.
C'est peu, d'autant que le métrage sous-exploite les nombreuses thématiques intéressantes qu'il balaye (la surveillance massive, les lanceurs d'alerte...) ainsi qu'un contexte social et politique en résonance avec l'actualité récente (l'affaire Snowden, la situation en Grèce...).
On tient donc ici, l'aventure la plus faible du super-espion repenti et une nouvelle preuve que même des pointures comme Geengrass, Damon et Tommy Lee Jones ont des impôts à payer....
L'épisode de trop et ce n'est pas prêt de s'arrêter vu que Damon a annoncé récemment qu'il était chaud pour rempiler pour plusieurs films sans compter l'inévitable cross-over avec Renner....
Pauvre Hollywood...
Créée
le 10 août 2016
Critique lue 3K fois
41 j'aime
6 commentaires
D'autres avis sur Jason Bourne
La chanson de la Burne Retrouver la Burne après tant d'années d'abstinence forcée, c'est chaud. C'est un peu comme retrouver un pote qu'on a perdu de vue sans se souvenir pourquoi. T'es là, souriant...
Par
le 14 mai 2017
46 j'aime
18
Après une première trilogie cohérente et globalement réussie (on oubliera volontairement le spin-off raté avec Jeremy Renner...), on pensait que le duo Damon / Greengrass volerait vers d'autres...
Par
le 10 août 2016
41 j'aime
6
Visiblement, L'Héritage de ce bon Jason Bourne n'aura pas eu le succès escompté, surtout au vu du souvenir "anecdotique, sans plus" qu'il a laissé. Et alors que l'on pensait ne plus revoir l'agent et...
le 13 août 2016
28 j'aime
5
Du même critique
Après une première trilogie cohérente et globalement réussie (on oubliera volontairement le spin-off raté avec Jeremy Renner...), on pensait que le duo Damon / Greengrass volerait vers d'autres...
Par
le 10 août 2016
41 j'aime
6
On ne va pas revenir sur tout le cirque politico-médiatique engendré par The Interview car n'en déplaise aux naïfs qui y voient une violente charge politique et aux hipsters qui dénonceront une...
Par
le 25 déc. 2014
36 j'aime
3
Il est très difficile pour moi d'être objectif concernant Ghost in The Shell sachant que les films de Mamoru Oshii et la formidable série Stand Alone Complex ont été de véritables traumatismes geek...
Par
le 30 mars 2017
35 j'aime
2