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En ce vendredi 13, je choisis Jason Lives : Vendredi 13, chapitre VI : Jason le mort-vivant ! Notre hockeyeur préféré est de retour à la vie pour ce sixième opus qui accumule les effets horrifiques...
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le 13 août 2021
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Qui aurait pu prédire que le meilleur des (six premiers) Vendredi 13 avait été réalisé par un fan de Chaplin monté à Paris à l'âge de 20 ans pour suivre les cours du mime Marceau ? Pas moi en tous cas. (Oui, c'est une vraie anecdote).
Première qualité de Jason le mort-vivant : on n'attend pas plusieurs dizaines de minutes pour nous présenter le retour de l'antagoniste. Ici, dès l'introduction, on sait que le véritable Jason est de retour, que c'est un zombie et qu'il est pratiquement invincible : on ne perd pas de temps question identité du méchant et intégrité physique.
Plus curieux, Jason est presque devenu le personnage principal avec ce sixième volet. En effet, là où dans les autres épisodes de la série, il était surtout présent lors des meurtres, ici, la caméra n'hésite pas à nous le montrer même lorsque aucun crime n'est effectué. Un choix qui m'a beaucoup fait penser à celui de La Fiancée de Chucky, dans lequel Chucky devient le personnage principal, celui qu'on suit et non celui qu'on craint (si tant est qu'il soit possible de craindre une poupée). Surtout que, pour parfaire la comparaison avec Chucky, ce Friday the 13th Part VI: Jason Lives n'hésite pas à faire de l'humour, notamment lors de la partie de paintball présente au début du long-métrage, tout en arrivant à plutôt bien doser avec le côté slasher.
Zombie oblige, cela n'empêche pas que Jason prend vachement cher dans ce film : il se fait flinguer à de multiples reprises, mais il se relève toujours, à aucun moment on tente de nous faire croire que ç'en est fini avec lui : les producteurs semblent enfin assumer qu'ils ont entre les mains un univers créé par pur cynisme, juste pour faire de la thune. En cela, la fin, qui combine noyade et empalement par l'hélice d'un bateau, est plutôt bien trouvée, en plus de raccorder avec la noyade originelle.
Au niveau des meurtres, ce sixième film a beau tenter moins de choses que son prédécesseur, qui se contentait d'être une vulgaire boucherie, il se montre bien plus inventif et graphique que celui-ci. On a droit à du cœur arraché, au faciès de l'une des victimes qui vient mouler la carrosserie d'un camping-car, à de la tête écrasée, etc. Quelques meurtres décevants néanmoins, comme ce conducteur de camping-car qui se fait gentiment lamer alors que son insupportabilité me donnait surtout envie de le voir bien souffrir. Autres meurtres décevants, ceux du fossoyeur et du couple, qui ne montrent et ne servent à rien, et qui ont été rajoutés à la demande des producteurs. À côté de ça, le film a la bonne idée de nous présenter une sorte de Jason « gardien », qui n'éliminerait que ceux osant s'aventurer à Crystal Lake. Bon après, ce n'est pas raccord avec l'introduction du deuxième épisode (qui nous présentait un Jason tuant hors de la ville), tout comme le film dont il est question ici n'est pas raccord avec la fin du cinquième épisode, qui, à l'instar d'un Halloween 4, nous teasait un Tommy devenu Jason (à noter que si le précédent interprète de Tommy, John Sheperd, n'a repris le rôle, c'est parce qu'il est devenu chrétien évangélique entre temps, voilà) : le Vendredi 13 partie 6 original devait reprendre cette idée (tout comme il devait par la suite nous présenter le père de Jason, m'enfin, bon, on est plus à un changement près).
Plus surprenant, je ne m'attendais pas à un hommage à James Bond lors du générique. Parce que oui, le film est bourré de références, les assume, au point où la résurrection de Jason est calquée sur la naissance du monstre de Frankenstein dans le film de 1931. À côté de ça, le long fait directement référence au Griffe de la Nuit, à Carrie, à Carpenter ou encore au réalisateur du premier film, Sean S. Cunningham. Il n'y a que le fait que les flics veulent dégager Tommy de la ville qui me fout un doute, on dirait une réf' au premier Rambo, mais vraiment, pour le coup, je ne sais pas si c'est voulu ou non.
Mis à part ces références, le film arrive même à avoir un côté méta, avec le fossoyeur qui, alors qu'il est en train de reboucher la tombe de Jason, vient briser le quatrième mur en s'adressant à la caméra.
Pour finir sur une note plus négative, je n'ai pas été trop fan des « gentils », ou plutôt des victimes de cet épisode. Forcément, le long se concentrant davantage sur Jason, on a de moins de temps à leur accorder, et forcément, on s'en branle un peu de leur gueule. Bon au moins, la copine de Tommy ne fait pas trop cruche, et Tommy, justement, reprend davantage de celui du quatrième que du cinquième épisode (à croire qu'il n'a jamais existé) : ce sixième volet le positionnant comme le plus grand adversaire de Jason… pour l'instant en tous cas, le bonhomme n'apparaissant dans plus aucun film par la suite.
À noter que le film nous introduit enfin des enfants. Ça pourrait paraître surprenant, Crystal Lake ayant justement été bâti pour cela, mais c'est bel et bien le cas : jusqu'à ce sixième épisode, les moniteurs se faisaient tous tuer avant l'arrivée de la colonie. Par contre, à aucun moment les chiards sont menacés par Jason. Tom McLoughlin, le réalisateur et scénariste, a justifié cela en affirmant que Jason ne ferait pas de mal à un enfant, car cela recoupe directement avec ce qu'il s'est passé étant enfant. Alors certes, c'est sympa de donner des points faibles au méchant de la série, mais déso pas déso, il ne peut y avoir qu'un seul gagnant : Massacre au camp d'été > Vendredi 13. Par contre, le film s'attarde vachement sur une gamine. Une gamine qui croit pouvoir faire fuir Jason grâce à ses prières plus exactement. On dirait presque qu'ils ont voulu nous teaser l'héroïne du prochain film.
Sinon, l'un des gosses s'endort en lisant du Sartre. Est-ce parce que Sartre, c'est chiant ? Est-ce de teasing pour le neuvième opus de la saga ? À vrai dire, je m'en bats un peu les steaks, mais je tenais à noter cette présence. Plus sérieusement, ça me fait penser à cette autre scène où quelqu'un dort, un flic cette fois-ci : scène dans laquelle le marbre ressemblerait presque à une toile d'araignée. Le genre de plan plutôt bien trouvé.
En somme, ce sixième film de la saga est un vrai bon film. Pas parfait certes, mais qui a conscience de ce qu'il est, de ce que le personnage de Jason représente, et qui arrive même à se la jouer méta, au point où ce sixième volet arrivera même à avoir une influence sur Kevin Williamson et l'écriture du premier Scream (excusez du peu). Même la photo est correcte… pour un Vendredi 13… c'est dire ! Et en plus y a Alice Cooper au générique !
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Créée
le 16 oct. 2024
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