Jawbone, premier film du réalisateur Anglais Thomas Naper, est avant tout une histoire de rédemption.
Jimmy McCabe, ancien champion de boxe amateur et prodige de la petite salle d’Union Street sur la rive Sud de la Tamise, est au bout du rouleau. Sa vie se délite au fur qu'il noie son passé, son présent et ses derniers espoirs dans l'alcool. A ce titre, le premier quart d'heure est poignant et donne le ton, intimiste et oppressant.


La descente aux enfers de Jimmy et sa quête de paix intérieure l’amèneront à enfiler les gants de nouveau pour replongrt dans ce qu'il sait faire de mieux le temps d'un combat illégal particulièrement risqué. Le réalisateur a opté pour des plans très serrés caméra à l’épaule pour être au plus près de ses protagonistes, aux visages aussi burinés que dans un bon vieux western. A noter également le choix d'une majorité de plans nocturnes où l’éclairage souvent blafard des néons et les lampadaires vient accentuer encore la gravité des visages. Londres y est présentée comme peut l'être Los Angeles dans Collateral, avec une atmosphère poisseuse et oppressante ou le scintillement rassurant des buildings semble tristement loin et inaccessible.
J'ai également beaucoup apprécié la grande scène de combat, encore une fois réalisée au plus près des personnages dans un réalisme saisissant (la performance pourtant muette de Luke J.I. Smith vaut à elle seule le détour à mes yeux). Seule nuance que j'apporterai, le fait que la phase d'entrainement soit un peu vite expédiée,


comme la mort de Bill d'allieurs, pliée en une accolade où l'émotion n'a pas le temps de nous gagner.


On se retrouve alors à la fin du film après un troisième quart moins prenant, moins intense, et aussi vite emballé que pesé.


Pour conclure en quelques mots : un premier film haletant, une réalisation maîtrisée, un réalisateur à suivre.


8,5/10 que j'arrondis ici à 9/10 pour saluer la performance et encourager l'initiative.

Renaud_KLEIN
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le 19 janv. 2018

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