Pas grand chose dans le cassis

Oui, nous sommes pétris de contradictions, et les réalisateurs montrent un personnage particulièrement con-tradictoire, comme le titre l’indique à la fin (au cas où le con de spectateur n'aurait pas compris). Oui, évidemment. Le problème est que le film est brouillon, abordant plein de questions en même temps : les horreurs faites aux animaux via l’association L624, la circulation des informations via les réseaux sociaux, et nos propres contradictions, entre nos valeurs et nos attitudes.

Le personnage est particulièrement con et contradictoire, c’est un choix assumé mais peut-être regrettable : pour ma part, je préfère la finesse et je pense qu’on pouvait dire autant de choses mais de façon infiniment plus subtile. Là, le gars découvre des choses qu’on sait depuis pas mal de temps, il est ému, et va quand même manger un kebab ; summum de l’absence de finesse, les deux personnages portent des manteaux de fourrure sans s’en émouvoir. Le film aurait eu infiniment plus de force si les personnages n’étaient pas des crétins dans lesquels, il faut bien dire, peu de spectateurs se retrouveront, alors que nous sommes tous pétris de ces contradictions.

Bref, le film nous prend un peu pour des cons, et il n’apporte pas grand-chose au débat. Il veut nous sensibiliser, mais les choix adoptés ne me paraissent pas pertinents, le spectateur aura davantage tendance à se moquer des personnages qu’à remettre en question ses comportements. En plus, les acteurs sont mauvais et les plans ne font pas preuve d’originalité, avec beaucoup de plans fixes assez déprimants. A noter toutefois quelques plans sympas en extérieur, sur les quais.