Peur de la peur

Bof.

Le scénario est vraiment décevant. L'auteur, bien qu'il étire un peu trop par son montage, parviens à faire monter la tension et laisse supposer une fin démentielle... mais le tout tombe à l'eau. Disons qu'il manque d'un moment, d'une action où le basculement aurait lieu. Là, c'est comme passer d'un point A à un point B sans transition. Je suis pour une intrigue minimaliste, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas nourrir le récit pour autant : par exemple on ne ressent jamais de conflits, donc l'ambiance oppressante instaurée par la mise en scène ne tient pas debout narrativement parlant. Peut-être qu'en approfondissant la relation entre la petite fille et son rongeur, on aurait mieux ressenti cette peur. Mais là, le rongeur semble n'être présent que pour le final.

La mise en scène est un peu trop maniérée à mon goût. Et au-delà de ce maniérisme, ce n'est pas forcément maîtrisé. Les couleurs et l'éclairage donnent l'impression d'une maîtrise, mais ce n'est jamais vraiment le cas. En effet, je trouve que le tout manque de contraste et que par conséquent ces ambiances lumineuses gênent plus qu'elles n'installent une atmosphère.

Le découpage comporte bien trop de plans, ce qui fout en l'air quelques idées intéressantes comme l'arrivée du méchant via ce travelling. Les angles de vue sont parfois mal choisis : les plans frontaux fonctionnent bien mais lorsqu'on passe à un plan 1/4 de côté, ça le fait mal, surtout que les valeurs de plan ne sont pas toujours assez différentes pour justifier un changement de plan. Pour en revenir à ce sur-découpage, prévoir un plan pour chaque phrase, chaque action, c'est beaucoup trop.

Les effets spéciaux sont corrects, le maquillage du méchant appréciable même si on en profite pas assez. La chambre est correcte, dommage de n'avoir pas joué davantage avec les ombres à la manière des expressionnistes, cela aurait aidé à installer une ambiance glauque.

La petite fille est une très très mauvaise actrice. Cela dessert admirablement le film en le décrédibilisant au plus au point. Déjà, des gosses dans un rôle secondaire ça peut facilement gêner s'ils sont mauvais, alors dans ce cas-ci où toute l'identification à la peur repose sur elle, elle qui a juste l'air de se cacher les yeux, c'est juste suicidaire.

Bref, "Je suis TOC TOC" aurait pu être sympa mais le scénario se révèle finalement trop creux, sans surprise, sans aucun développement et la mise en scène apparaît maniérée et pourtant avortée par des maladresses de montage et une actrice principale pas crédible pour un sou. Dommage.