Une terrible histoire d'enlèvement et de disparition sous la dictature brésilienne des années soixante-dix, comme il y en a eu aussi au Chili, en Argentine, ou dans les pays de l'Est, pour ne parler que des plus connues. Le grand mérite du film est de voir cela sous l'angle familial, à travers le regard de cette mère courage qui s'acharne à faire surgir la vérité au sujet de son mari enlevé par la police du régime et jamais revenu, tout en s'occupant de ses cinq enfants dans une maison riante de Rio de Janeiro. Dans le rôle, Fernanda Torres illumine l'écran de toute sa sensibilité. Seul écueil du film, une fin qui dure beaucoup trop longtemps et qui ferait oublier tout l'intérêt de ce récit cathartique. Pourquoi les réalisateurs veulent-ils à tout prix dépasser les deux heures, alors que souvent une heure et demie, voire une heure trois quart, est suffisante ? Avec vingt minutes en moins (on est là à deux heures et quart), Je suis toujours là aurait été un très grand film.