Le film est fort, très fort. Il nous touche, forcément. Comment peut-on aimer une personne, sa femme ou son enfant, et le frapper ? Il y a de bonnes idées, comme celle du bruit et des paroles que la femme ne peut s’empêcher d’entendre. On dit la violence sans la montrer, et c’est sans doute plus fort ainsi. Le film laisse la fin ouverte, et c’est très bien ainsi.
Toutefois, le film s’effondre un peu à la fin quand la maman donne un couteau à son fils : ils auront deux lames à opposer à la violence du père. C’est trop ! On peut comprendre qu’une femme en veuille à mort à son mari qui frappe son fils, en plus d’elle-même, mais de là à donner un couteau au petit, ça me paraît excessif. Ce sont quelques secondes qui font déborder un peu la casserole de lait dont la ébullition était jusque là bien maîtrisée. On peut comprendre la volonté du réalisateur de montrer que l’on peut aller très loin lorsqu’on est frappé ou que son enfant est victime de ce genre de violences, mais cette fin peu crédible n’était sans doute pas la meilleure. C’est dommage, elle décrédibilise un film qui était très bien jusque là.