Marre de l'éternel "Lisez le livre!"
Incroyable: sur les 106 critiques du film présentement publiées, un bon 3/4 vous intime l'ordre de lire le bouquin, assaisonné d'une note assassine. Pourtant la distribution a l'air de centrer sur la moyenne.
Qu'en conclure?
Que les personnes aimant lire sont plus promptes à écrire?
Que les personnes décues sont plus promptes à écrire?
Que les haters sont plus prompts à écrire?
Alors non, je n'ai pas lu le livre, m'épargnant une déception. Il est évidemment difficile de re-raconter une histoire. On prend le risque de l'altérer. Oui, la littérature permet d'entrer plus dans le détail qu'un un film de durée réglementaire 2h, qui plus est hollywoodien. Ah quoi donc pouvaient s'attendre cette bande, que dis-je, cette foule de critiques mécontents? Pensaient-ils sincèrement, s'ils avaient réellement aimé le livre, en trouver une transcription, ou une ré interprétation d'ampleur ou de qualité égale dans cette production Warner Bros. au budget approximatif de 150M$, avec Will Smith en acteur principal ?
Cette question oratoire formulée, et qui me semble être valable pour bon nombre de productions du genre qui utilisent un matériel littéraire indépendant comme base de scénario, indique bien dans quel état d'esprit il faut aller voir le film:
- ne rien en attendre si on a lu le livre, et donc ne pas faire le méga-dégouté "le livre est mille fois mieux que le film qui chlingue !"
- être plutôt optimiste si on a pas lu le livre, ca sera sans doute mieux qu'un scénar' de James Cameron.
Alors voila, un film post-apocalyptique, un récit de survivant, ca m'intéresse bien depuis ce cours de francais de 6ème (un mec qui vivait tout seul et dédoublait sa personnalité pour entretenir une relation épistolaire avec lui-même).Et puis voir Manhattan désert, envahit par les animaux et les ronces, c'est cool. Toute cette première partie de solitude, de raies de lumière dans la ville, d'herbes qui sortent du bitume, c'est bien fait, il y a du travail et ca fonctionne. Cette solitude qui commence à peser, avec le passage du magasin de DVD peuplé de mannequins, est vraiment sympa aussi, il y a eu un vrai effort pour accorder presque une heure du film à cette désolation.
Après viennent les zombies, bon, voila, à partir de là c'est un peu moins intéressant: ils courent, ils pensent, ca fait pan-pan / boum-boum, oupla c'est chaud ! oupla on va pas y arriver! et si! et non! et merde! tout est perdu! mais - han ! - oui ca le fait! partez devant, je les retiens! générique.
Efficace, Hollywood qui déploie ses moyens. Les zombies sprinters sont ratés en comparaison de 28 jours/semaines plus tard, mais bon ca passe, au cinéma certainement mieux que sur le screener pourri que vous avez chopé sur le net.
Pour tout ca je ne vois pas quelle raison d'infliger un 1 ou 2 rageur à ce qui est tout de même un film de facture honnête.