La vache, j'ai peur pour World War Z ...
Commençons par le début : j'aime beaucoup le genre « fin du monde grosse maladie zombie survivor » et j'ai découvert bien tard dans ma construction intellectuelle qu'avant Romero il y avait eu le livre de Richard Matheson. *pars une une longue séance d'auto-flagellation *
….
*reviens de sa séance*
C'est donc avec un à priori teinté de Stephen King, de Romero et autres 28 jours plus tard que j'ai enfin découvert ce film. Pour le genre que j'affectionne, Will Smith que j'ai trouvé plutôt bon, les dialogues teintés de folie avec les mannequins et le chien intéressant, j'ai été jusqu'à mettre 5. En plus ce n'est pas très long et je ne me suis pas non plus emmerdé.
Après, il m'a été très difficile d'aller plus loin et à dire vrai, c'est je trouve très bien payé. Ce New-York après 3 ans de mode zombie est d'une beauté qui m'a scotché. Au pire, deux trois plantes vertes, quelques animaux. Pour le reste, tout est CLEAN. Dingue de voir comment les lieux sont restés propres, jusqu'à ce magasin de DVD sans poussière, comme ces lieux que l'on visite pour se refaire la cerise. Dingue de voir ces Zombies numériques sans âme, lisses, propres, dotés de pouvoirs physiques vraiment top niveau (je conseille à tout prochain producteur de film de zombie de jeter un œil aux règles de AdND ; ce n'est pas la panacée, mais il y a des trucs à prendre). Dingue de voir cette électricité toujours présente, cette montre à pile qui fonctionne toujours.
Je n'ai pas cru un seul instant à ce NY post apocalyptique, et c'est un problème majeur. On est très loin de la puanteur et de la crasse de Mad Max. Le film repose sur la seule performance de W.Smith, qui ressemble ici beaucoup à une sorte de Tom Hanks dans Seul au monde avec en guise de ballon, des manequins. Un film bancal, au concept intéressant, mais à la réalisation beaucoup trop lisse et proprette. Merde, mais la peur, non, jamais ? Après 3 ans dans ce monde sans vie humaine, même pas peur ??? Alors quoi, on reste super propre sur soi pour ne pas basculer dans la folie ? On ne se matte même pas un porno histoire de se purger de l'alcool qu'on a ingurgité ? On continue, 3 ans plus tard, avec ses oeufs au bacon le matin ??? Et puis un MAC, ça plante jamais ? Et il ne pleut pas, à NY ? Et l'usure du temps, les vitres ... Je ne parle même pas de la parabole chrétienne à la con, du message divin, de la communauté reconstruite autour du drapeau US : là choc des cultures, on est dans un cardo et decumanus typiquement US classique au possible.
Un film qui a été loin de me transporter donc, mais qui m'a fait passé 1h40 sans trop m'emmerder. Il a eu cependant quelques vertues :
1 – me faire voir sous un angle plus positif 28 jours plus tard.
2 – me convaincre une nouvelle fois que les zombies numériques, c'est merdique.
3 – me donner envie de lire le livre pour voir ce qu'on pouvait imaginer dans les 1950's.
4 – me glacer d'horreur en songeant à la perspective de l'adaptation toute proche de World War Z et de ses hordes de zombie en mode escalator.