Je suis une légende est la troisième adaptation du roman éponyme de Richard Matheson. La seconde adaptation, Le Survivant, sorti au début des années 70 avait Charlton Heston, dans le rôle principal, celui de Robert Neville. Je suis une légende, c’est avant tout un rôle, un personnage, celui de Robert Neville, le dernier homme sur Terre à la suite d’une terrible pandémie causée par un bacille. Les autres survivants ont muté en une sorte de vampire, chassant la nuit mais ne pouvant sortir le jour à cause du soleil.
Un aspect fort et moteur du livre est la solitude de Neville qui est finalement le dernier représentant de l’humanité et qui ne trouve d’autres solutions que de noyer son désespoir dans l’alcool. Le film exploite d’une belle façon cet aspect, malgré l’ajout d’un chien comme compagnon, jusqu’à l’inévitable twist, la rencontre avec deux autres survivants.
Le film prend malheureusement de nombreuses libertés avec le livre. Les vampires font surtout penser à des morts-vivants et on ne retrouve pas un personnage central du livre, Ben Cortman qui est le représentant, l’ambassadeur, de cette nouvelle race d’homme. Le réalisateur, Francis Lawrence, a certainement voulu faire de ce classique de la science-fiction un film post apocalyptique surfant sur la vague du genre. Une tête d’affiche comme Will Smith, digne représentant du survivant en territoire hostile, colle bien avec le personnage décrit dans le film. Will Smith n’est pas mauvais dans son rôle de Neville, mais il aurait été plus intéressant de rester dans le cadre donné par Matheson, à savoir un homme ordinaire qui à la suite d’un accident fortuit, une morsure de chauve-souris, se retrouve immunisé contre le bacille.
Je suis une légende est donc une libre interprétation du livre qui en gomme la complexité pour arriver à un film bien réalisé mais trop lisse car suivant une trame scénaristique trop classique pour en faire un film marquant. Dommage...