Je suis une ville endormie par FrankyFockers

Difficile de parler objectivement d'un film réalisé par un ami. D'autant plus lorsqu'on y est impliqué... Mais je pense que je le suis vraiment. Surtout puisque c'est la troisième fois que je vois le film. Voilà, je trouve ce film magnifique, totalement bouleversant, disant en à peine une heure des choses d'une profondeur inouie sur le rapport amoureux, sur le rapport à la ville, sur le rapport à la nature, trois questions cinématographiques essentielles. Au delà du premier degré du film (son contenu narratif, le jeu des acteurs, sa mise en scène) totalement réussi, à la fois maitrisé et totalement libre dans sa forme (ça parle très peu, la musique y est essentielle, le film fonctionne en thème et variations, avec des retours de lieux, de personnages, d'instants), il y a un sous-texte, une seconde lecture, un autre sens, qui me bouleverse d'autant plus. C'est bien évidemment ceci qui est le plus difficile à décrire. Disons que je retrouve dans le film de Sébastien ce que je retrouve dans la musique de Coil (c'est drôle, car on y entend une chanson de Coil, Amber Rain, reprise par Sylvain Chauveau). D'un côté, comme la musique de Coil, le film est narratif, il raconte une histoire claire et précise, c'est le côté pop de Coil, toujours soucieux de ses chansons, airs, mélodieux. C'est un groupe harmonieux. Mais ce qu'il y a en plus, c'est cette matière impalpable, le côté chamanique, la communion entre l'Homme et les éléments, l'importance de la Lune, des énergies, de la nuit, de tout ce qui est secret, non dit, caché. Le film possède ça (et le conserve au bout de 3 visions, ce qui est la preuve que c'est un grand film) et c'est sans doute l'une de ses plus belles qualités.
Vivement le prochain ! Qui est fini de tourner et quasi fini de monter.