Vitrine pour bobos

Comment peut-on considérer autrement ce moyen-métrage que le camouflage opéré d'un office du tourisme parisien ? Eh bien, je vous le dis sincèrement, en une anecdote clipesque. "Je suis une ville endormie" sonne typiquement le genre de mondanité, financée par la mairie de Paris, financé au trois-quart par la mairie et le CNC à hauteur de 120 000 euros.

Mais au-delà de la propagande racoleuse, on assiste à une histoire rocambolesque d'un parc qui envoûte des êtres transis l'un pour l'autre comme s'il s'éveillait en eux un loup. Le fantastique emboîte la romance, elle-même enjoint par une cure mystique. J'ai vu des univers broyer des êtres, les contraindre à des choix obscurs mais la petite-bourgeoisie cinématographique n'inspire vraisemblablement pas plus que la superficialité de son décor. J'imagine très bien le type devant son scenario : "Et si on faisait un film aux Buttes Chaumont ?" - et là, un grand vide lui est apparu. "Et si pour situer le contexte, on faisait un documentaire en amorce ?". Non franchement, s'il est une histoire sans enjeux, expérimentalo-fourre-tout, léchée et sans vitalité, c'est bien "Je suis une ville endormie". Un scandale !

Ce scandale est d'autant plus audible qu'un film "Mes nuits avec Théodore" sortira en mars prochain !