Je ne sais pas par quoi commencer. Peut-être d'abord, par dire que je suis absolument fan de Serge Gainsbourg. Le décès de Jane Birkin me replonge dans leur vie, leur monde, et je décide de regarder "Je t'aime moi non plus ", en me demandant bien comment j'ai pû ne pas le voir plus tôt. Je ne sais pas à quoi m'attendre, et de toutes façons, m'attendre à un tel carnage n'est pas possible. Comment peut-on prétendre faire un film en ne mettant, bout à bout, qu'une succession de scènes sordides, violentes, avilissantes, sexuelles, scato, humiliantes...?
Il ne s'agit ici que de filmer du dégueu, sans fond, sans forme, sans substantifique moelle.
J'essaie de comprendre, de déchiffrer, et je l'imagine (Serge), se rêvant en éphèbe (krassky), pour ne plus être le péteur bedonnant (Boris).
Je l'imagine aussi homo, assumé, ou non, obsédé par le cul, qu'il filme, et filme, et filme, et la sodo, qu'il filme, et filme, et filme....
Je me demande si il les Aime, les femmes, ou si elles ne sont qu'un moyen (de se défouler, d'exister plus intensément, de se sentir moins minable, moins moche, moins rien).
Je ne vois plus à ce moment là qu'un alcoolo qui tabasse ses gonzesses, éructe, vocifère, s'écrase comme une merde dans son pieu, et qui finit par ne pas se lever.
Voilà, j'ai vu, "Je t'aime moi non plus", n'en parlons plus.
Je ferme les yeux, je compte jusqu'à 3, il est midi, tu es là, devant moi, je te remercie pour le concert d'hier soir :"ouais, c'était pas dégueu". Nous nous embrassons.