Une bonne guimauve prévisible
Ça y est ! Le 65e Festival de Cannes ouvre ses portes ce mercredi. L'occasion de voir grand nombre d'œuvres uniques, spéciales, retentissantes. Hélas, nos chères salles obscures pâtissent de cette folle quinzaine cannoise, ne pouvant offrir généralement que des films mineurs, sans prétentions. C'est le cas de Je te promets, petit mélodrame mignon tout plein, pavé de bons sentiments et prévisible au possible.
Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont cool et ils sont amoureux. Leo (Channing Tatum) dirige un petit studio d'enregistrement, Paige (Rachel McAdams) a quitté ses études de droits pour se consacrer à l'art. Mais ce grand amour que l'on ne vit qu'une fois va être soumis à rudes épreuves.
Un accident de voiture envoie Paige dans le coma durant plusieurs semaines. À son réveil, la jeune femme a perdu la mémoire, oubliant les cinq dernières années passées avec son mari. Incapable d'aider son être aimé à se remémorer, Leo remet les compteurs à zéro et tente de la séduire à nouveau.
Difficile de juger Je te promets tant il est insignifiant. À dire vrai, le réalisateur et les acteurs nous confortent dans cette idée.Ni réussi, ni détestable, le long métrage nous glisse dessus telle une larme longeant la joue des plus émotifs.
Michael Sucsy est aux abonnés absents, ne proposant qu'une mise en scène descriptive dépourvue de souffle. Les espoirs placés envers la belle Rachel McAdams son rapidement éteints. La canadienne pourtant habituée à souffrir de trous de mémoires (voir le tout aussi gnangnan N'oublie jamais) livre une prestation en demi-teinte, malgré le torrent de larmes qu'elle produit à la seconde. Mais le prix de la pire performance revient sans conteste à Channing Tatum. Le regard bovin et la moue imbécile, l'acteur ne parvient à extérioriser la sensation de désespoir et de tristesse dont souffre son personnage. Ne ressentant pas d'alchimie entre ces deux-là, il devient alors très difficile de croire à ce sentiment fort qui les unit.
Côté scénario, rien de bien original. Usant des grosses ficelles du mélodrame, Je te promets projette son lot de scènes qui rougissent les yeux et font échapper des «oooooooooooh meuh que c'est mignon». Tiré d'une histoire vraie, le film finit en Happy End larmoyant et s'arrête sur la photo du vrai couple, titillant encore un peu plus la corde sensible du spectateur. Classique et dégoulinant d'amour, ce gentil mélo sera sans doute vite oublié.