Et j'ai crié Alien pour qu'il revienne
Nombreux sont les fans de la saga qui ont crié Alien pour qu'il revienne. Enfin entendus, il est de retour mais de manière indirecte dans Prometheus. Constitué de tenants et d'une mythologie propres, Prometheus contient également de l'ADN d'Alien. Ainsi, le film se lit comme un prequel indépendant d' Alien, le huitième passager, réalisé par Ridley Scott en 1979, lui-même aux commandes de cette superproduction. Visuellement époustouflant et constamment sous tension, Prometheus ne réponds pas aux nombreuses questions qu'il pose.
Une équipe d'explorateurs découvre un indice qui mènerait aux origines de l'humanité. Embarqués dans le vaisseau spatial Prometheus, ils s'envolent pour un voyage à la rencontre de ces êtres qu'ils nomment « les ingénieurs ». Ils ne trouveront là-bas, qu'une lutte pour la survie de l'espèce humaine.
Adoubé maître de la science-fiction avec Blade Runner, Sir Ridley Scott replonge dans le genre et ne déçoit aucunement. Délaissant la pellicule pour le numérique, il offre un spectacle stupéfiant. Caméra 3D oblige, le cinéaste délaisse le style très « cut » de ses précédents longs-métrages, privilégiant des plans plus longs, sublimés par la 3D. Jamais ce procédé n'avait été aussi bien utilisé auparavant. Proposant une très grosse profondeur de champs, la 3D, en plus de magnifiée les décors, immerge le spectateur, décuplant les sensations ressenties.
Et des émotions, pour sûr on en a. Grâce au son et à l'obscurité faiblement éclairée par les appareils technologiques, Ridley Scott instaure une ambiance oppressante, mettant nos nerfs à vif. La claustrophobie est un élément important de cette angoisse latente. Comme dans Alien, le huitième passager, les protagonistes sont confinés et dans l'impossibilité d'échapper au danger qui les guette. L'une des scènes les plus marquantes est sans doute celle qui montre Elizabeth (Noomi Rapace), en prise avec une créature dans une capsule plus qu'étroite.
Prometheus aurait pu devenir « LE » film de science-fiction, colossal si le scénario n'était pas faible à ce point. Développant le mythe de Prométhée, créateur de l'Homme punit par Zeus pour lui avoir donné le feu, et celui de la franchise Alien, le film laisse en suspens les nombreux thèmes abordés. Questionnant sur Dieu, la création, les origines de l'humanité et de la folle tentation de l'Homme à se mesurer à ces êtres supérieurs, il ne répond que très succinctement et simplement à ces sujets philosophiques, théologiques. De même quant aux origines du fameux « space jockey » découvert par John Hurt dans le premier épisode.
Porté par la prestation exceptionnelle de Noomi Rapace, en guerrière indestructible digne de Ripley, et de Michael Fassbender, en androïde dénué de sentiments, Prometheus est un grand film de science-fiction mais pas aussi titanesque qu'on espérait. Malgré tout, l'atmosphère angoissante fonctionne sur le spectateur, constamment sous tension, les mains crispées, le postérieur serré. Dans les salles, personne ne vous entendra crier.