Comment réagiriez-vous, si vous étiez responsable du sort d’une cinquantaine de personnes amis, famille et connaissances? C’est au final la thématique de Te prometo anarquía (Je te promets l’anarchie, en français dans le titre), développée entre des séquences d’une vie à Mexico City.
Miguel (Diego Calva Hernández) et Johnny (Eduardo Martínez Peña) sont deux amis d’enfance vivant dans la capitale mexicaine. Amis le jour, où ils arpentent les rues de la ville en skateboard, ils deviennent amants la nuit en explorant de nouvelles sensations. Pour gagner de l’argent, ces jeunes hommes vendent régulièrement leur sang à un infirmier avec une boussole morale défaillante (Gabriel Casanova). Leur vie s’apprête à changer lorsqu’une importante somme est proposée pour une grande quantité de sang.
Dans ce film de fiction, inspiré de faits divers bien trop courants au Mexique, Julio Hernández Cordón n’a embauché que des amateurs. Dans amateurs dans le sens qu’ils ne sont pas des acteurs professionnels, car leur présence devant la caméra est remarquablement composée. Les deux acteurs principaux ainsi que tous les skaters présents le sont activement dans leur vie, tandis que le reste de l’ensemble n’avait quasiment aucune expérience professionnelle dans le cinéma. Le ressenti est donc très clairement positif.
D’une certaine fascination vampirique à la quête du sang donc, Te prometo anarquía possède de loin la scénario le plus intriguant de tout ce que j’ai vu à Locarno. À tel point que, et je ne dis ceci que rarement, il aurait mérité d’être plus long. Du haut de ses 88 minutes, trop de choses sont laissées sans réponse.
Lorsque les garçons remarquent qu’ils risquent de s’empêtrer dans une situation bien trop périlleuse, par exemple, la fin du film arrive bien trop rapidement alors que plus tôt de nombreuses scènes, inutilement longues, prennent du temps à l’écran.
C’est une histoire de couardise et de tentation, avec un message adressé au public pas des plus moralement louables, mais Te prometo anarquía propose des scènes choc, un contenu de qualité dans son style et genre si particulier ainsi qu’une intrigue passionnante, et arrive sans effort à générer de l’intérêt. Tant d’intérêt et de développement des personnages que la fin en devient incroyablement frustrante.
Te prometo anarquía annonce quelque chose de très intéressant, mais s’efface sans conclusion ou de catharsis avec un message rappelant que nos actions et les conséquences nous suivront toujours. (le billet).