Sorti en 2006 et réalisé par Philippe Lioret, Je vais bien, ne t'en fais pas est adapté du roman homonyme d'Olivier Adam, que je n'ai d'ailleurs pas lu. Je ne pourrai donc pas comparer les deux œuvres, mais cette histoire est vraiment intriguante et je comprends pourquoi Philippe Lioret a voulu l'adapter sur grand écran. Et bien que le scénario n'évite pas certaines invraisemblances et que certains ressorts dramatiques ne soient vraiment pas très crédibles, les questions qui sont posées ici sont les bonnes.
Lorsque la jeune Lili 19 ans (Mélanie Laurent) rentre chez ses parents, après des vacances en Espagne, elle apprend que son frère jumeau a disparu. Ses parents Paul Tellier (Kad Merad) et Isabelle Tellier (Isabelle Renauld) ne semblent pas vouloir lui donnent plus d'informations. C'est alors qu'elle se lance à sa recherche et qu'elle va découvrir pas mal de choses ...
Je vais bien, ne t'en fais pas nous est présenté comme un drame, mais c'est aussi un thriller puisqu'on ne sait pas pourquoi son frère est parti. La construction du scénario est très habile et aide à rendre les questions qui entourent cette histoire de déchirement familial, d’autant plus poignante. Ainsi, la mise en scène et la direction d'acteurs s'attardent plus sur les émotions des personnages que sur les dialogues. La réalisation est tout en finesse, en poses et silences, sans jamais sombrer dans le pathos trop facile.
Kad Merad est effarant de sobriété. Lui qui est toujours calibré pour des rôles comiques et plus habitué à faire le pitre devant la caméra, ici il se laisse diriger par Philippe Lioret pour jouer ce père de famille désorienté, nerveux et complexe. Il n'y a qu'un seul bémol dans sa prestation, c'est lorsqu'il se laisse aller à des accès de colères. Dans ces moments là, je le trouve moins convaincant. Quant à Mélanie Laurent et son si beau regard perçant, elle nous livre ici une prestations de haut vol, malgré la pression dont elle est logiquement l'objet. Elle est plus que convaincante dans le rôle de cette jeune femme à la recherche de son frère disparu. Et après l'avoir dans ce film, on comprend pourquoi elle a gagné le prix de meilleur espoir féminin pour sa prestation.
Je vais bien, ne t'en fais pas est un très beau film, avec beaucoup de sentiments, de sensibilité, de charme et une atmosphère très troublante. Aprés, c'est vrai qu'il y a pas mal d'incohérences dans le scénario, mais elles sont facilement excusables, car elles servent les émotions que ressent le spectateur. Philippe Lioret multiplie habilement les fausses pistes, jusqu'à ce rebondissement final des plus surprenants et qui clôt le film en beauté.