« La vie ne tient pas à un fil, elle est un fil »

Un fil fragile, qui peut se couper, s'effilocher, se perdre, s'emmêler mais que l'on peut réparer en faisant un petit nœud, puis plusieurs lorsque la vie se fait dure.

Parmi les milliers de fils existant, Philipe Lioret en saisit un au hasard, nous explose/expose sa beauté et sa complexité faussement simple à l'écran puis lentement remonte le fil pour nous raconter comment le nœud se forme, de sa rupture à son raccommodage.

Solitude. L'impasse lorsqu'elle est réponse au question devient insupportable, les mots s'agitent, se heurtent, se chevauchent dans notre tête au point d'en perdre raison. Les angoisses imagées apparaissent, nous agresse par leur prémonition malheureuse, nous harcèlent et résiste souvent à la plus forte des raisons. Dernier réflexe avant l'abandon physique, ces cris de détresses intérieurs qui naissent et hurlent à la mort lorsque la réalité vient détruire sous nos yeux les espoirs dans lesquels longtemps on s'était réfugié.

La tension monte alors lentement, le quotidien dans son mensonge devient peu à peu insupportable, puis logiquement tout explose. Violent et Sincère, les cris et gestes de détresse de Lili surgissent et résonnent au point de devenir insoutenable dans ces lieu banal devenu théâtre : cuisine, salon .... Au milieu, spectateur et témoin du drame, le cinéphile regarde cette simple bouteille d'Évian posé sur la table, insolente parce que immobile dans la tempête, elle regarde tout nos bonheur et malheurs qui s'agitent, s'entrechoquent dans les airs violemment.

Le fil se rompt et dès lors la vie nous joue le pire de ses tours. Celui de nous faire croire qu'elle ne vaut plus la peine d'être vécu. Mélanie Laurent sombre et décide de ne plus se nourrir.

On verra que Lili sortira du néant par l'amour, l'obstination, la confiance que lui exprimeront son entourage. Le temps pour elle de reprendre pied avec la réalité, de réaliser qu'elle n'est pas seule. Autant de temps nécessaire pour que notre faible « raison » se remette des blessures infligées par l'absence de réponse et la fatalité. Encore un dernier effort pour faire semblant d'oublier...

« Je t'aime ... »

La vie qui pendant longtemps semblait s'être arrêté reprend son cours, alors que le nœud lui lentement se referme.
reyman
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le 15 sept. 2010

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