Godard reprend l'histoire de la Sainte-Vierge pour l'adapter à sa manière et au monde "actuel". Je mets des guillemets car le film n'est pas vraiment daté et s'il avait été tourné aujourd'hui, peu de choses auraient été différentes visuellement.
Je vous salue, Marie, c'est avant tout un travail autour du corps de son actrice principale. C'est l'élément qui semble le plus fasciner Godard. S'il filme ce corps avec une certaine indifférence dans certains plans comme il le faisait dans Prénom, Carmen un peu plus tôt, avec une femme à moitié nue mais dont on ne filme pas la tête, le reste du temps c'est ce qui fait le film. Que ce soit des plans sur son ventre ou des plans où elle se contorsionne, c'est omniprésent dans ce film et j'ai rarement vu un corps filmé de cette manière.
Mais si ces expérimentations sont intéressantes, j'ai plus de mal avec la dimension presque inaudible du film où on nous balance énormément de phrases sorties de nulle part et avec un montage parfois peu clair. C'est du 100% Jean-Luc Godard et tant mieux en un sens, ça fait partie de son œuvre, mais le film m'a paru long alors qu'il ne dure qu'une heure dix et je n'ai pas forcément ressenti ça avec des films plus longs du célèbre réalisateur.