Un surprise est, par définition, un événement inattendu et ce film en fut une bien belle. Jean-Christophe et Winnie est de ces films dont on regarde les affiches placardés dans les rues sans grand intérêt, ces films qui picote notre curiosité sans jamais avoir notre pleine attention. Ce genre de films qui font les plus beau moment, quand devant notre écran nous sommes conquis par ce qui défile devant nos yeux.
Mes souvenirs de Winnie l'ourson sont lointains, je me souviens en avoir eu la cassette et quelques fragments d'histoire me revienne d'ici de là. J'ai aussi un étonnant souvenir intact de la bande annonce du film Winnie l'ourson et l'Ephélant, bien que n'ayant jamais été plus loin que ces quelques minutes.
Winnie n'a pas marqué mon enfance, même si il y a une infime part. Pour autant, ce film est parvenu à me remémorer des souvenirs, des brides d'enfance ou je me revoyais, visionnant ma cassette. Comme Jean-Christophe qui par ses retrouvailles avec Winnie, retrouve son enfance, ce film m'a remémoré des souvenirs que je croyais perdus.
Jean-Christophe et Winnie a cette qualité de s’adresser, à mon sens, avant tout aux adultes, sans pour autant négliger le jeune public qui pourra lui aussi y trouver son compte en émotions, rires et enseignements. Là ou nous avons le réflexe d'associer Disney à « pour enfants », ce film est un magnifique contre-pied, un bel exemple de film familiale qui sait parler à tout le monde, voir même, s'adresser plus en profondeur aux adultes et à leur âme d'enfant.
Une âme d'enfant que Jean-Christophe a perdu, visuellement représenté par une photographie terne et maussade, un environnement triste dans lequel Jean-Christophe évolue pour combler les obligations de la vie, ce qu'une touche de fantaisie (Winnie) va venir éclairé jusqu’à ce qu'enfin le film reprenne des couleurs, quand
Jean-Christophe redevient Jean-Christophe, symboliquement validé par ses amis de la Forêt des rêves bleus
C'est une des forces de ce film, peut-être sa plus grande : une simplicité emplit de justesse.
Point d'effusions ou de grandes envolés visuelles, mais un travail de la photographie pour exprimer visuellement l'état d'esprit de Jean-Christophe, les habitants de la Forêt des rêves bleus bluffant de réalisme et une émotion teintée de mélancolie qui se mêle au rire et à la poésie que Winnie nous offre, au point de faire d'un simple ballon rouge un véritable sujet de dissertation sur le bonheur et l'importance des choses.
Une simplicité qui amène, malheureusement, le film a grandement simplifié son final ainsi que le patron caricatural de Jean-Christophe, globalement la dernière demie-heure est moins solide que ce qui la précède, mais ces reproches s’estompent bien vite face aux émotions que ce film m'a procuré.
Un film simple, sincère et juste. En plus de ces adjectifs, d'aucun le qualifieront de niais, ce qu'on ne peut totalement nier, voir de ridicule, ce qui me paraît déjà plus discutable.
Personnellement, il sera la surprise découverte sur le tard, un moment magique de tendresse et d'émotions qui, s'il n'est pas surgit d'un arbre comme notre petit ourson, est loin d'être bêta.