Sans vouloir sous-entendre que Bigard est un poète et un artiste torturé incompris (alors qu'il n'a au passage pas eu un passif facile), il s'agit d'un spectacle portant sur des thèmes pas forcément attendus venant de lui, tels l'estime de soi, le rapport aux autres, ou la dualité mental / conscience.
Le spectacle s'intitule Mon psy va mieux, et il en parle de ce fameux psy, mais vu sa tendance à se confier sur ses doutes de jeunesse, ses rêves (des vrais, qui parlent à tout le monde, et d'autres qui partent un peu plus en freestyle, cela pour la dose de beauf et de vulgaire, passage obligé de tous ses spectacles), ses traumatismes, qu'il dissimule et fait passer en douceur via son humour franchouillard et obscène habituel (les thèmes sont à la fois un prétexte à une nouvelle déferlante de blagues vaseuses et en dessous de la ceinture et un vrai moyen de s'épancher plus personnellement, non pas que le vulgaire soit sa seule manière de s'exprimer, le gars a un langage moins fleuri que ce qu'on pourrait penser, mais c'est sa marque de fabrique), envers lequel je n'ai rien au passage (même s'il est vrai qu'aujourd'hui, enfin en 2023, le personnage fait plus pitié qu'autre chose et qu'il est pathétique de voir encore des gens choqués lorsqu'il dit « bite » ou « couille » à la télé, mais c'est un autre sujet), on pourrait penser que le vrai psy du spectacle, c'est le public.
Sans qu'il soit forcément son meilleur, je ne trouve pas grand chose à redire sur ce spectacle, à part les rares moments lourdingues où il essaie de se faire huer du public féminin (ils ne servent juste à rien) et que le rappel est d'une ringardise et d'une longueur insoutenables (la chanson de fin, je peux juste pas).
Peut-être pas l'idéal pour ceux qui voudraient découvrir l'univers et l'humour de l'artiste (« pauvre de vous » dirons certains), mais histoire de montrer que Bigard, c'est pas que « bite », « cul », « enculé », « couille » et « petite gâterie ».