Puissant !
Enfin j'ai pu voir Jeanne et je n'ai pas été déçu. Cette fois, après Jeannette, Dumont adapte la fin de Jeanne d'Arc de Péguy. Je ne sais pas s'il a coupé par rapport au texte originel, mais tout ce...
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le 16 janv. 2020
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Jeanne de Dumont.
Relire, revoir une œuvre, ça fait d'autant plus apprécier ce quelque chose. J'ai donc, en ce sens, pris du plaisir malgré toutes ces étrangetés inexplicables de la mise en scène théâtrale du film.
Elles sont, ceci dit, toujours autant brusquement hilarantes tant ce que Dumont réalise est extraordinaire dans tous les sens du terme. Des plans fixes incessants et tellement "WTF?" qu'on en esquisse un sourire soudain. Ils sont accentués, en outre, par la musique et l'acting de Jeanne qui reste là, immobile, et avec une expression faciale qui communique dans ces moments forts, ces gros plans d'une durée démesurée, l'impression qu'elle s'empêche d'en rire, d'en sourire (l'actrice elle-même). On sent qu'elle s'efforce de s'en retenir et avec force, coûte que coûte.
Par ailleurs, on a des récitâtes dignes d'activités d'oralisation au collège dans les répliques tant c'est brut, plat et sans nuances (Jeanne en particulier, mais pas que...) et, par contre, des fois ça en fait beaucoup trop (le jeu d'acteur du juge du procès, qui porte au passage un bonnet, est particulièrement grossier, funambulesque, inoubliable).
Bref, osef du dosage pour des acteurs atypiques chez Dumont. Ils sont d'un attrait, d'une apparence marquante (je les assimile à l'usage des acteurs du clergé du Nom de La Rose mais dans le "chnord"). Et à ce sujet, au niveau des personnages, des acteurs, j'avais pas fait attention lors de mon premier visionnage mais on a bel et bien la présence de notre cher Carpentier national (des Quinquins) !
Le bougre a en effet un petit rôle en fin de film et joue un moine.
Puis bordel, quelle folie, "quelle indignité !" comme le dirait un certain président précédent, peu glorieux. Laconiquement, quelle bien drôle d'ost !
Epousant chant aigu d'un faux obnubilant sur des paroles impactantes dans des moments cruciaux invoquant un contraste saisissant, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Mais c'est quoi cette interprétation ? Au petits oignons ? Ca participe finalement à la richesse de l'œuvre. Insolite.
Cela étant dit, j'ai quand même trouvé que le récit était loin d'être dénué d'intérêt. Le contexte historique rapporté sur la bio de Jeanne d'Arc (d'après les écrits de Charles Peguy visiblement) est plus qu'intéressant en terme d'enseignement pour qui que ce soit. On sent une certaine passion dans la recherche et le divertissement pour cet évènement d'antan présenté sous forme de spectacle ambitieux à bien des moments chez Dumont. Puis toute cette scène du procès : ça m'avait déjà bien marqué lors de mon premier visionnage. Et à ce propos, je le songe de nouveau, on a là affaire, véritablement, à une scène d'anthologie. Tout y est !
Quoi qu'il en soit, je trouve donc que cette duologie de films (avec le premier même s'il se veut plus accessible) sur Jeanne remplit toutes les cases en terme d'apport, forme comme fond (sauf ptet si on connaît bien l'histoire de Jeanne d'Arc).
Bref à tester, un peu comme de la même manière que de se faire des trucs du genre : sardines aux coings avec du fromage ; une telle expérience, ça ne s'oublie pas.
Jeanne de Dumont.
Créée
le 20 mai 2023
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