L'Histoire s'est retournee dans sa tombe
Lancée en Italie en 1910, la longue lignée des films historiques perdure encore avec ses hauts et ses bas. Luc Besson et sa Jeanne d'Arc confirme bien leur avancée technique, nous plongeant au cœur des batailles: immersion vivace de détails et d'effets spéciaux. Il s'est sans doute dit qu'en y collant la bonne dose de scènes qui pètent, en y balargant John Malkovich, et allez, pour couronner le tout, en y plantant un emblème national en titre; ça va vendre chez les bidochons. Le résultat est un torchon grotesque. La Jeanne 1999 racontée a travers ces conversations bidons, ces prises langoureuses et cet effort permanent de nous la faire passer pour une folle illuminée, est encore plus perchée dans la caricature historique que la version de Michelet.
Bon, je ne donne généralement pas trop mon avis sur le réalisateur dans mes critiques de film mais j'ai étudié Jeanne d'Arc, j'ai lu ses lettres et son procès donc cette foi je m'y risque: Besson se fiche pas mal de L'Histoire, il ne connait pas Jeanne d'Arc ou n'a pas la capacité de comprendre cette vie complexe. Il nous dégueule une adaptation médiévale de Hulk version pucelle de Donrémy, empoche l'argent facile.... Quitte à se couvrir de ridicule.
RIP