Vous connaissez tous l'histoire:
La petite Jeanne est élevée parmi les moutons, les loups et les voix. Cette vie bucolique bascule le jour où des soudards anglais tuent et violent sa sœur sous ses yeux.
A partir de ce moment, Jeanne est sur des charbons ardents. Elle ne pense plus qu'à bouffer du rosb.., pardon bouter les anglais hors d'Europe. Le projet parait sensé, reste à convaincre les dirigeants qui semblent un peu mous du genou. Heureusement, elle reçoit le soutien du seul homme d'état de l'époque, Yolande d'Aragon dont les intérêts personnels convergent avec le projet de Jeanne: coup de bol!
**A VENDRE **
Epée de Jeanne d'Arc, deuxième main (cadeau d'un certain Michel Archange). Ses deux propriétaires en ont fait bon usage (émoussée), mais elle n'a pas servi depuis longtemps (rouillée).
Idéal jeune écuyer après affutage.
On peut reprocher à Besson d'avoir transformé des personnages du XVème siècle en héros contemporains des spectateurs. Mais le cinéma ne fait jamais autre chose pour atteindre son public. Jeanne ne doit plus seulement affronter ses juges armée d'une foi inébranlable, mais elle doit aussi faire son autocritique face à sa conscience. C'est astucieux, mais c'est surtout politiquement correct.
Personnage en quête d'auteur
Gilles de Rais est un personnage unique qui mériterait qu'on lui consacre un film. Maréchal de France, il a la confiance du roi. C'est aussi un des compagnons les plus proches de Jeanne d'Arc. Il est un des rares à ne pas l'avoir lâchée lorsque le roi s'est désintéressé d'elle. C'est un combattant courageux, un fêtard et un frimeur qui mène grand train, ce qui l'oblige à toujours courir après l'argent. C'est aussi un tueur en série, peut-être le pire de tous. Ca ne l'empêche pas d'être très pieux comme la plupart de ses contemporains. Il a inspiré à Charles Perrault le personnage de Barbe bleue.
Les personnages secondaires sont très typés. leurs personnalités tranchées, jouées par des acteurs parfaitement choisis donnent vie à l'histoire.
John Malkovich incarne un roi faible et versatile.
Faye Dunaway, intrigue et dirige le roi en "homme fort" de la cour dans le rôle de Yolande d'Aragon.
Dustin Hoffmann est une conscience de Jeanne très ambigüe.
Tcheky Kario, joue Dunois le brave, toujours débordé par les initiatives de Jeanne.
Pascal Gregory est une brute qui ne rêve que de glorieux combats, dans le rôle d'Alençon.
Richard Ridings est un roc, en La Hire.
Vincent Cassel est un Gilles de Rais qui observe, à la fois admiratif et goguenard, les prétentions et les initiatives de cette pucelle.
Timothy West incarne un Cauchon sournois visqueux et paradoxalement sincère.
Et bien sur, Mila Jovovitch dans le rôle titre, passionnée, imperméable aux réalités, à la limite de l'hystérie.
Si je m'étais montré dubitatif la première fois que j'ai vu ce film, je suis finalement conquis par tous ces personnages présentés comme des images d'Epinal, par l'énergie et l'humour qui se dégagent du film et toujours ces enchainements explosifs à la Besson.
Il faut noter aussi que le film est assez bien documenté sur les techniques et les moyens employés à la guerre à cette époque. On nous en fait une belle démonstration.
Un beau film d'aventures.